(Toronto) Les Ontariens ont déboursé près de 20 millions pour des produits dérivés du cannabis au cours de leurs trois premiers mois de commercialisation — un chiffre qui est appelé à croître, selon les experts.

Les produits de vapotage, les topiques, les concentrés et les produits comestibles de cannabis, y compris les bonbons en gélatine et les chocolats, ne sont vendus dans les magasins de la Société ontarienne du cannabis (SOC) que depuis janvier, et les boissons ne le sont que depuis mars. Malgré tout, les ventes de ces produits totalisaient environ 19,3 millions en Ontario à la fin mars 2020.

Selon la SOC, les produits de vapotage étaient les plus populaires parmi les nouveaux produits, la valeur de leurs ventes atteignant 14,8 millions pour la période de janvier à mars.

Ces données étaient comprises dans un rapport publié par la SOC cette semaine, pour offrir un aperçu du premier exercice complet de vente de cannabis depuis sa légalisation au pays. En tout, 35 tonnes de cannabis ont été vendues pendant cet exercice, pour une valeur totale de 385 millions.

« Les produits (de la deuxième vague de la légalisation du cannabis) qui ont été lancés sur le marché au quatrième trimestre se sont très bien vendus, mais comme au lancement de la légalisation, l’offre des producteurs autorisés était initialement assez mince », dit le rapport.

« Les données témoignent de l’enthousiasme des consommateurs, mais il faudra probablement un certain temps avant que des tendances identifiables n’apparaissent. »

Les producteurs autorisés ont passé une grande partie des premiers mois de deuxième vague à lancer, au compte-gouttes, des produits comestibles, des produits de vapotage, des topiques, des boissons et des concentrés.

La demande a dépassé l’offre et plusieurs des nouveaux produits ont été vendus en quelques minutes.

« Nous n’avons pas encore vu le plein potentiel des produits comestibles, et bien franchement, de toutes les catégories de produits (de la deuxième vague), en raison des limitations dans l’approvisionnement et le dosage », a observé Mimi Lam, chef de la direction et cofondatrice de Superette, un magasin de cannabis d’Ottawa, dans un courriel à La Presse canadienne.

En regardant tous les produits de la deuxième vague, Mme Lam juge que les produits comestibles semblent en voie d’être les « grands gagnants », mais il est difficile d’avoir une image complète du déploiement, puisque le nombre de produits dans chaque catégorie et leur disponibilité ont considérablement varié.

« Par exemple, les différences entre janvier, février et mars pour les produits comestibles peuvent s’expliquer par la simple disponibilité », a-t-elle souligné.

« Actuellement, le marché ne dispose toujours que d’une quantité limitée de chocolats et de produits à mâcher, et aucun d’entre eux n’est régulièrement en stock. »

La directrice générale de la société de vente et de marketing de cannabis Mercari Agency, Lisa Campbell, a qualifié les données de la SOC d’« impressionnantes », mais a mis en garde contre toute conclusion hâtive, car les produits de la deuxième vague sont encore nouveaux.

« Les produits sont limités en disponibilité, donc tout ce qui se trouve sur le marché se vendra, alors cela n’annonce pas nécessairement les plus grandes tendances de marque de la deuxième vague », a-t-elle affirmé.

Beaucoup de boissons ont été lancées en ligne, une fois le rapport terminé, a-t-elle ajouté.

Il y a beaucoup de chocolats, de biscuits et de bonbons en gélatine, mais encore tant d’autres catégories comestibles à explorer, et plus de marques à découvrir dans les topiques et les graines, a-t-elle souligné.

Elle s’attend à ce que les chiffres augmentent lorsque l’OCS représentera la première année complète de ventes des produits de la deuxième vague.

« Beaucoup de producteurs autorisés en sont aux toutes dernières étapes de préparation pour leurs boissons », a-t-elle affirmé. « Il y aura certainement une augmentation de la diversité des produits. »