La conjoncture très favorable de la demande et du prix des métaux au cours des prochaines années augure bien pour l'industrie de l'exploration minière au Québec.

Pierre Lassonde, président du conseil d'administration de Franco-Nevada et un des gestionnaires les plus renommés de son industrie, perçoit un alignement des astres favorables aux producteurs de métaux pendant encore plusieurs années.

Pour les petites entreprises d'exploration minière (juniors), des prix élevés de métaux signifient plus de facilité à réunir des capitaux et à trouver des gisements rentables à exploiter.

En dépit de ces pronostics favorables, des défis importants attendent les sociétés d'exploration.

L'instauration des politiques de développement durable et de protection de l'environnement du gouvernement se traduira par des coûts et des délais de mise en oeuvre plus longs.

«Ce n'est pas vrai que les entreprises d'exploration faisaient ce qu'elles voulaient sur le territoire auparavant. Ce sera encore moins vrai dans l'avenir», soutient Jean-Pierre Thomassin, directeur général de l'Association de l'exploration minière du Québec.

Plusieurs dans l'industrie se demandent si le gouvernement ne s'est pas fait emporter par la vague et le lobby écolo. Ils se demandent même si Québec veut encore des mines sur son territoire.

Serge Simard, ministre délégué aux Ressources naturelles et à la Faune du Québec (MRNF), répond qu'il ne veut pas tuer l'industrie et que la province a besoin de la richesse créée par le secteur minier.

Du même souffle, il dit vouloir faire du Québec un exemple de développement minier durable, tout en admettant que l'industrie minière devra supporter des coûts supplémentaires.

«J'appelle plutôt cela des investissements supplémentaires. Nous pourrions être comme un laboratoire dans lequel les sociétés qui investissent ici seraient reconnues sur la scène internationale» a dit M. Simard à La Presse Affaires.

Ces investissements supplémentaires, comme les appelle le ministre, passent d'abord par une hausse des redevances.

Les futurs producteurs devront aussi déposer en fiducie le plein montant du coût de la restauration des sites. Le seuil de production pour enclencher la tenue d'une audience publique du BAPE passera de 7000 à 3000 tonnes par jour.

Les explorateurs devront, quant à eux, réaliser plus de travaux d'exploration pour conserver leurs claims, et devront les restaurer à leur état original après usage. Et le ministre veut s'arroger le droit de retirer des claims déjà accordés s'il le juge dans l'intérêt général.

Développement

Par contre, M. Simard s'engage à accélérer le développement minéral du Nord québécois.

Il affirme que des fonds seront alloués dès 2010 pour la construction de chemins d'accès, en partenariat public-privé à l'occasion, pour desservir jusqu'à trois nouvelles mines.

Également, Québec veut créer un Fonds du patrimoine minier dont la dotation sur 10 ans atteindrait 200 millions, financé en partie par des redevances minières. Une portion de 120 millions sera réservée à la cueillette de données géoscientifiques.

Enfin, le Ministère veut offrir un accompagnement aux entreprises qui construiront des mines, une sorte de guichet unique pour les orienter dans le processus complexe de l'obtention des permis.

Selon M. Thomassin, son organisme et les entreprises s'organisent pour relever ces nouveaux défis avant même que les modifications de la loi sur les mines ne soient mises en vigueur.

Le projet d'exploitation d'Osisko, le projet d'exploration Johanna, de Mines Aurizon, sont des exemples de l'application des notions d'acceptabilité sociale des projets miniers.

Par ailleurs, M. Thomassin note que l'activité d'exploration a diminué beaucoup et que le taux de survie des entreprises est beaucoup plus élevé que ce qu'il croyait il y a quelques mois.

Il commence à sentir la reprise dans le secteur. Avec le récent engouement des investisseurs pour les terres rares, il ne serait pas surpris que les investissements atteignent 300 millions cette année.

«Il faut stimuler la culture de l'investissement minier par les Québécois. Un peu plus d'intérêt de leur part aurait peut-être pu éviter que des sociétés comme Canadian Royalties passent aux étrangers», a conclu M. Thomassin.

Les projets d'exploration d'or, d'uranium et de diamants sont nombreux et prometteurs. Pour y investir, des spécialistes vous donneront des conseils judicieux.

Vous serez également surpris de découvrir que des entreprises minières québécoises ont profité de leur expertise pour prospérer à l'étranger.