Le ministre responsable des Services sociaux s’est fait rassurant, mercredi, quant à la possibilité que des enfants inuits soient oubliés par la DPJ locale pendant des années dans des familles inadéquates.

Lionel Carmant a fait valoir que les changements législatifs effectués après le drame de la fillette de Granby, en 2019, protègent mieux les enfants.

« La DPJ d’aujourd’hui est bien différente, a assuré le ministre Carmant, en arrivant au conseil des ministres. Ça montre également qu’on a fait le bon choix en mettant l’enfant au centre de la loi. »

Mardi et mercredi, La Presse a levé le voile sur la situation d’Anna*, une jeune inuite abandonnée sans service et sans suivi de 2006 à 2021 dans une famille d’accueil où régnaient violence et alcool. Elle y a passé toute sa petite enfance, alors que son dossier avait disparu de l’écran radar de la DPJ du grand nord du Québec.

« Si la situation de l’adolescente a pu passer sous le radar pendant toutes ces années, malgré les alertes pourtant survenues à divers moments, nous sommes en droit de penser que plusieurs autres enfants sont dans la même situation, écrit la magistrate, a écrit la juge Peggy Warolin de la Cour du Québec, en condamnant les services sociaux à verser 25 000 $ à la jeune inuite.

Questionné directement sur la possibilité que d’autres enfants inuits soient effectivement dans la même situation, le ministre Carmant n’a pas répondu directement à la question. « Maintenant, l’enfant est au centre de la loi. Tout est fait pour prioriser les besoins de l’enfant », a-t-il dit.

Lisez « 25 000 $ pour avoir été “oubliée” par la DPJ pendant 10 ans »

* Nom fictif pour des fins de confidentialité.