(Québec) Le gouvernement Legault donne un nouveau tour de vis à sa réforme de la loi 101. Dans une série d’amendements déposés mercredi, il prévoit de nouveaux mécanismes pour que les cégeps privés non subventionnés ne deviennent pas une voie de contournement au réseau collégial public anglophone, où l’effectif étudiant est gelé dans le projet de loi à 30 834 places.

Le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, a également augmenté mercredi l’étendue du projet de loi 96 en limitant la croissance des attestations d’études collégiales (AEC) en anglais, ces programmes courts menant à une préparation immédiate à l’emploi. Avec cet amendement, Québec veut « geler la part occupée par les programmes d’AEC offerts dans le réseau collégial anglophone public et privé subventionné par rapport à l’ensemble des programmes d’AEC offerts au Québec ».

« Entre 2017 et 2019, la croissance de l’offre totale des programmes d’AEC offerts en anglais est de 206,6 % », affirme le cabinet du ministre pour justifier ces modifications.

Une « connaissance validée du français »

Québec prévoit également des amendements pour « geler la part occupée par les programmes d’AEC offerts en anglais dans le réseau collégial francophone public et privé subventionné » et « rendre la connaissance du français conditionnelle à l’obtention d’une AEC, tant au public qu’au privé subventionné et non subventionné, sauf pour les ayants droit ».

« Cette connaissance validée du français permettra à l’étudiant d’interagir, de s’épanouir au sein de la société québécoise et de participer à son développement. La forme que prendra cette exigence sera définie par règlement du ministre de la Langue française », a déclaré le cabinet du ministre Jolin-Barrette sans donner plus de détails.

À la fin du mois de février, le gouvernement Legault a une fois pour toutes fermé la porte à l’application de la loi 101 au cégep, une question qui était discutée au sein même du caucus gouvernemental. Québec a plutôt modifié sa réforme de la Charte de la langue française pour imposer à tous les élèves des cégeps anglophones trois cours enseignés en français afin d’obtenir leur diplôme.

Lisez notre article « Québec impose des cours en français plutôt que la loi 101 aux cégeps anglophones »