Gilbert Rozon était absent du Palais de justice de Montréal ce matin, à la première étape des procédures judiciaires entreprises contre lui, à la suite des accusations de viol déposées récemment.

Comme il s'agissait d'une comparution « par voie sommaire », l'accusé n'avait pas à être présent au tribunal. Il était représenté par l'avocate Émilie Gagnon, qui s'est présentée devant le juge en remplacement de Me Pierre Poupart, qui assurera la défense du producteur dans cette affaire.

Des accusations de viol et d'attentat à la pudeur à l'endroit d'une femme ont été déposées contre Gilbert Rozon avant Noël, pour des événements qui se seraient produits au cours de l'été 1979 à Saint-Sauveur.

« L'accusé a choisi de réserver son choix quant au mode de procès, à savoir s'il demande un procès devant jury ou devant juge seul », a expliqué Me Bruno Ménard, procureur de la Couronne dans ce dossier. « On a fait la divulgation de la preuve, ce qui va permettre à la défense d'étudier les documents et de prendre position dans le dossier. »

Lors de la brève comparution, le juge Alexandre Dalmau a émis une ordonnance afin de protéger le nom de la plaignante, ainsi que tout renseignement permettant de l'identifier.

L'accusé n'avait pas à enregistrer de plaidoyer (coupable ou non coupable) lors de cette première étape.

Me Émilie Gagnon n'a fait aucun commentaire à sa sortie du tribunal.

Les accusations contre Gilbert Rozon sont déposées en vertu du Code criminel en vigueur au moment des infractions alléguées. L'accusation de viol suppose une pénétration de la part de l'agresseur, alors que l'accusation d'attentat à la pudeur peut désigner toute une série gestes sexuels - fellation, masturbation, attouchements ou exhibitionnisme.

Le producteur a déjà fait part de son intention de se « défendre », dans une déclaration diffusée après le dépôt des accusations.

Gilbert Rozon reviendra en cour le 8 mars, Journée internationale des femmes.

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales a examiné 14 plaintes déposées par le Service de police de la Ville de Montréal contre Gilbert Rozon, et a décidé de porter des accusations dans un seul cas.

Gilbert Rozon a toujours nié en bloc les allégations des plaignantes, depuis l'automne 2017, alors que neuf femmes avaient publiquement dénoncé ses agissements.

Un groupe de plaignantes, qui s'est donné le nom de « Courageuses », a intenté une action collective contre le producteur, un recours civil qui vise le paiement de 10 millions de dollars en dommages punitifs au nom de « toutes les personnes agressées et/ou harcelées sexuellement par Gilbert Rozon ».

L'ancien président de Juste pour rire a obtenu le feu vert pour porter en appel l'autorisation accordée au recours collectif.