Le Montréalais Philippe Gloutney a été condamné à 12 ans et demi de pénitencier vendredi pour avoir égorgé le fils de son ex-conjointe avec une lance artisanale en novembre 2015. Les deux hommes complètement soûls s'étaient disputés au sujet du chat de l'accusé à la fin d'un party d'anniversaire.

Philippe Gloutney a plaidé coupable en août dernier à l'homicide involontaire de Lee-Christopher Larocque et à des voies de fait graves contre son ex-conjointe Christine Brooks. L'accusé et les deux victimes habitaient ensemble dans un appartement de quatre pièces à l'époque des crimes. Cette cohabitation ne faisait toutefois pas l'affaire de Philippe Gloutney et de Lee-Christopher Larocque, le fils de Christine Brooks.

Le jour du 55e anniversaire de cette dernière, les trois colocataires participent à un party bien arrosé. Vers 23 h, Philippe Gloutney et Christine Brooks reviennent à leur appartement en taxi. C'est à ce moment que Philippe Gloutney dit s'être disputé avec Lee-Christopher Larocque à propos de son chat. Il soutient avoir perçu un mouvement menaçant de ce dernier, mais ne plus se souvenir du reste de la soirée.

Un peu avant minuit, Christine Brooks appelle le 911. « Il est en train de nous tuer. Nous avons été poignardés, moi et mon fils! », lance-t-elle, en désignant « Philippe Gloutney » au bout du fil. La quinquagénaire a subi une profonde coupure à l'avant-bras qui lui a causé des dommages permanents au niveau de sa coordination.

Philippe Gloutney a asséné pas moins de trois coups mortels à Lee-Christopher Larocque, dont de profondes coupures au cou et au thorax. Cette dernière était si profonde que son poumon gauche a été touché. Du sang de la victime a été retrouvé sur une paire de ciseaux et la lame de deux lances artisanales, composées d'un couteau attaché à un bâton de bois avec du papier collant.

La procureure de Couronne Me Jasmine Guillaume demandait une peine de 12 ans pour l'homicide involontaire, ainsi qu'une peine consécutive de 3 ans pour voies de faits graves, pour un total de 15 ans de détention. L'avocate de la défense Me Sharon Sandiford demandait pour sa part une peine de neuf ans pour l'homicide involontaire et une peine de quatre ans à purger de façon concurrente à la première pour voies de fait graves.

Le juge François Dadour a conclu que Philippe Gloutney ne devait pas purger de peine consécutive pour ces deux crimes, comme ils avaient été commis en « moins d'une heure, dans un petit appartement [...] à l'intérieur de la même pièce et en utilisant la même arme ». Il a donc condamné le Montréalais à une peine de 12 ans et demi, dont il reste 8 ans et trois mois à purger en tenant compte du temps passé à détention préventive.