Des militants « anti-impéralistes » ont vandalisé deux statues de la reine Victoria au centre-ville de Montréal, cette nuit, en les aspergeant de peinture verte.

Dans un texte de revendication mis en ligne en matinée, ils ont dénoncé des symboles représentant « un héritage criminel de génocide, de meurtres de masse, de torture, de massacres, de terrorisme, de famines forcées, de camps de concentration, de vols, de dénigrement culturel, de racisme et de suprématie blanche ». « Cet héritage devrait être dénoncé et attaqué », continue le texte.


Les deux statues visées sont situées à l'Université McGill et au square Victoria. Elles ont toutes deux plus d'un siècle.


Le groupe s'est baptisé « Brigade de Solidarité Anti-Coloniale Dublin-Delhi ». Ils ont choisi la semaine de la Saint-Patrick, fête nationale des Irlandais, pour agir.


« On va enquêter là-dessus, a indiqué Jean-Pierre Brabant, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal. On va vérifier s'il n'y a pas de caméra de surveillance et avec les photos publiées sur les réseaux sociaux, on va voir si on ne pourrait pas identifier ces personnes-là. »


Le message de revendication tente de lier les événements de la nuit dernière à une vague plus large d'attaques contre des statues de personnages historiques dont l'héritage est controversé. 


Une statue du fondateur d'Halifax, Edward Cornwallis (1713-1776), a été retirée du centre de cette ville au début de l'année : des militants autochtones soulignaient que l'homme était à l'origine d'une proclamation offrant une récompense monétaire pour chaque scalp de micmac en 1749. 


Les statues d'autres personnages historiques ont aussi été retirées aux États-Unis et en Afrique du Sud. 


Le règne de la reine Victoria (1819-1901) représente l'apogée de l'Empire britannique. C'est elle qui occupait le trône lors de la Confédération canadienne.