L'une des mosquées montréalaises, plongée dans la controverse en décembre dernier après qu'un reportage eut prétendu à tort qu'elle excluait les femmes d'un chantier, aurait été la cible de menaces sur les réseaux sociaux.

Jonathan Lauzon, 44 ans, a été accusé mercredi d'avoir menacé de s'en prendre à la mosquée Ahl-Ill Bait, le 14 décembre dernier, alors que la polémique battait son plein.

Le résidant de Thurso, en Outaouais, aurait menacé d'incendier l'établissement religieux de l'avenue de Courtrai sur Facebook, selon nos informations. Il doit comparaître le 1er mai prochain au palais de justice de Montréal, indique la sommation rendue publique hier. La peine maximale est de cinq ans d'emprisonnement pour le chef d'accusation de menaces. Notons que Jonathan Lauzon n'a pas d'antécédents criminels.

Cette mosquée anonyme du quartier Côte-des-Neiges s'est retrouvée dans l'oeil du cyclone, le 12 décembre dernier, à la suite de la diffusion d'un reportage de TVA Nouvelles. On y rapportait que les dirigeants de deux mosquées avaient exigé d'un entrepreneur qu'il déplace ses employées d'un chantier voisin pendant la durée de la prière du vendredi. Or, deux jours plus tard, le réseau TVA avait admis que ces informations étaient erronées.

Entre-temps, cette affaire avait provoqué la colère de nombreux citoyens, jusqu'à ce que le reportage de TVA soit démenti. Le groupe identitaire La Meute avait d'ailleurs organisé une manifestation devant les deux mosquées, mais l'avait finalement annulée le 14 décembre.

La Commission de la construction du Québec avait conclu ce jour-là que les dirigeants des mosquées n'avaient jamais demandé l'exclusion des travailleuses du chantier. Le premier ministre Philippe Couillard avait alors dénoncé un reportage « sans fondement » qui avait créé de la « tension dans la société ».

La Presse n'a pas été en mesure de joindre un responsable de la mosquée Ahl-Ill Bait hier.