Sébastien Théodore, impliqué dans un accident qui a fait une blessée lors d'une poursuite policière, parce qu'il refusait de reconnaître l'autorité des agents lui demandant de s'arrêter, devra rester derrière les barreaux.

Adhérant à une philosophie proche de celle des « freemen on the land », ou « citoyens souverains », le Longueuillois conteste la légitimité des tribunaux, de la police et des lois provinciales.

« Comment, dans les circonstances, penser qu'il sera devant le tribunal pour la suite des procédures ? », demande le juge Pierre Labelle, dans sa décision écrite rendue aujourd'hui au Palais de justice de Montréal, pour expliquer qu'il refuse de libérer l'accusé.

L'homme de 40 ans a été arrêté le 17 novembre dernier et accusé de conduite dangereuse, d'avoir fui les policiers et de négligence criminelle causant des lésions.

Il conduisait sans permis sur le pont Jacques-Cartier et a refusé de s'immobiliser quand un agent de la SQ l'a intercepté, ce qui a mené à une poursuite policière qui s'est terminée tragiquement sur la rue Sherbrooke : il a percuté une voiture de patrouille et une femme de 42 ans a été frappée et blessée gravement quand les deux véhicules ont fini leur course sur le trottoir.

La semaine dernière, des vidéos dans lesquelles Sébastien Théodore insulte les juges, les avocats et la police ont été présentées en cour, en plus de publications sur Facebook où il affirme qu'il n'obéira pas aux policiers ni aux jugements des tribunaux, parce qu'il ne reconnaît pas leur autorité.

« Il s'agit d'une chronique annonçant l'immense tragédie du 17 novembre 2018 », note le magistrat.

Sachant que son permis était suspendu, « puisqu'il considère que les lois ne s'appliquent pas à lui, il prend la route et avec sa témérité basée sur son interprétation tordue du droit, cela conduit directement aux blessures subies par Nancy Carrier. Il n'y a rien à ajouter », écrit le juge Labelle, soulignant que les graves infractions reprochées à l'accusé sont passibles de peines de 10 à 14 ans de détention.

Théodore doit revenir en cour la semaine prochaine pour la suite des procédures.