Un ex-entraîneur de soccer de Chambly qui espérait soutirer une photo osée d’une adolescente de son club après lui avoir envoyé une photo de lui complètement nu a été déclaré coupable sur toute la ligne. L’accusé faisait valoir que sa photo n’était pas sexuelle, puisque son organe n’était pas en « évidence ».

Gustavo Echevarria Perez été reconnu coupable, le 20 octobre dernier, de leurre et d’avoir rendu accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite. L’ex-joueur de l’Impact (en 1994-1995) était directeur technique du club l’Arsenal de Chambly au moment des crimes en 2020.

Le Lavallois de 56 ans a pris pour cible une adolescente de 16 ans, qui évoluait au sein du club, mais qui n’avait pas de rapport d’autorité avec lui. Ils se connaissent depuis des années. Une ordonnance protège l’identité de la victime.

Gustavo Echevarria Perez a d’abord échangé avec l’adolescente pendant des mois de longs messages philosophiques sur l’application Messenger. Il lui disait être souvent passé la voir à son travail étudiant, sans la croiser. L’adolescente répondait brièvement aux messages.

À l’été 2020, son objectif est devenu clair : « séduire » la jeune fille. Un soir, l’entraîneur commence la conversation par le titre « évocateur » du succès de 1998 des Vengaboys : « Boom, boom, boom, boom, I want you in my room » (Je te veux dans ma chambre).

Il poursuit en écrivant à la victime des propos sans équivoque : « so sexy », « c’est chaud », « tout le monde tout nu », « regarde ce que tu me fais faire », « on reprend notre soccer la super sexy bombe ».

« Sensuelle, mais pas sexuelle », selon la défense

Il envoie ensuite à l’adolescente une photo de lui nu. Une photo « osée et sensuelle, mais pas sexuelle », a plaidé la défense. Or, selon le juge, « l’absence de focalisation » sur le sexe de l’accusé ne change rien.

« Cette image de lui, nu, exposant son pénis, vise à stimuler sexuellement. Manifestement, il cherche à la stimuler sexuellement pour enfin tourner la situation vers elle en lui faisant des demandes. Il dit : “C’est toi qu’on doit contempler” », soutient le juge Martin Chalifour.

C’est alors que Gustavo Echevarria lance à la victime que c’est à elle « d’égaliser ».

Selon le juge, il n’y a pas d’autres explications : il voulait inciter l’adolescente à lui envoyer une photo d’elle sexuellement explicite dans la « folie » du moment.

La défense a rappelé au procès qu’il n’est pas « illégal » pour un homme de cet âge d’avoir une relation sexuelle avec une adolescente de 16 ans même si cela est « choquant » et « moralement blâmable ».

Mais ici, Gustavo Echevarria Perez a commis en crime en cherchant à obtenir d’une mineure une photo intime et sexuelle et en distribuant du matériel sexuellement explicite à une mineure.

Notons que les chefs ont été déposés par « voie sommaire ». Le délinquant s’expose ainsi à une peine moins sévère. Les observations sur la peine auront lieu dans les prochaines semaines.

MHugo Rousse a représenté le ministère public, alors que MDavid Leclair a défendu l’accusé.