Condamné à cinq ans de pénitencier pour une quatrième infraction en matière de possession d’arme à feu, un membre de gang de rue de Montréal, Vladimir Laguerre, a réussi à convaincre les commissaires des libérations conditionnelles du Canada de l’envoyer en maison de transition.

Laguerre, 34 ans, et des complices ont fait l’objet d’une importante enquête des Crimes majeurs du SPVM en 2017.

C’est durant celle-ci que les policiers l’ont arrêté en possession d’une arme à feu alors qu’il était dans sa voiture, puis ont découvert un autre pistolet chez lui, à peine trois mois plus tard.

PHOTO DÉPOSÉE EN COUR

Le pistolet trouvé sur Laguerre au moment de son arrestation

Il a été condamné en janvier 2021.

Il dit que la police l’a piégé

Devant les commissaires, Laguerre a raconté qu’à l’époque où il était au cégep, il a manqué d’argent et a accepté de travailler comme chauffeur pour un ami dont il savait qu’il était impliqué dans le monde criminel.

Pour cette raison, la police se serait mise à le surveiller et l’aurait, selon lui, piégé en lui disant que sa vie était en danger.

Laguerre a dit s’être ensuite procuré une arme à feu pour se protéger, parce qu’il préférait « la prison à la mort », et qu’il s’agissait d’un objet qui lui permettait d’assurer sa défense.

Vladimir Laguerre a admis côtoyer parfois des individus liés au crime organisé et aux gangs de rue, et avoir commis des délits pour lesquels il n’a pas été arrêté.

Alors qu’il avait commis 18 manquements disciplinaires lors de ses deux peines fédérales précédentes, Laguerre n’en a commis que deux durant sa peine actuelle : il a eu des téléviseurs trafiqués dans sa cellule et a désobéi à un règlement.

« Endosser la violence »

Constatant quelques améliorations chez Laguerre et jugeant qu’il s’est investi avec sérieux dans des programmes, qu’il a présenté un bon comportement en détention, qu’il a occupé son temps de façon constructive et productive en tant que représentant ethnoculturel et qu’il a amorcé une « véritable remise en question », les commissaires ont accepté de lui accorder une semi-liberté (en maison de transition).

Ils ont toutefois refusé de lui accorder une libération conditionnelle totale.

« Vous avez cautionné et endossé la violence en possédant de nombreuses armes à feu. La Commission ne peut passer sous silence que la prolifération des armes a engendré une montée de la violence urbaine, mettant en danger la sécurité des citoyens. Les délits sont donc sérieux et le potentiel de dommages graves est important », écrivent notamment les commissaires pour expliquer ce refus.

Laguerre obtiendra sa libération d’office – aux deux tiers de sa peine – dans cinq mois. Jusqu’à la fin de sa peine, il devra occuper un emploi, posséder un seul téléphone et une seule carte SIM, et ne pourra fréquenter des personnes ayant des antécédents judiciaires ou étant impliquées dans des activités criminelles, ni communiquer avec elles.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.