Nez cassé, menaces avec un couteau, simulations d’accident en voiture… Un journaliste sportif et auteur montréalais qui a commis plusieurs actes de violence physique et psychologique envers son ex-femme mériterait d’être condamné à la prison pour au moins 12 mois, selon le ministère public.

Jonah Keri, qui était commentateur sportif spécialisé dans le baseball de plusieurs réseaux anglophones de télévision et de radio, a plaidé coupable en août 2021 pour ces évènements.

« Les faits dans cette affaire sont tellement sérieux, c’est un cas tellement grave, qu’il faut une peine de prison », a plaidé le procureur de la Couronne, MBruno Ménard, jeudi au palais de justice de Montréal, lors des observations sur la peine à imposer à Keri.

Lorsqu’il a plaidé coupable, Jonah Keri a admis plusieurs des gestes qui lui étaient reprochés, qui se sont produits sur plusieurs mois, en 2018 et en 2019.

Par exemple, l’ex-journaliste a déjà donné un violent coup de tête au visage de son ex-femme, alors enceinte, lui fracturant le nez.

Au cours d’une autre dispute, il a sorti un couteau de cuisine et a menacé de s’en servir pour lui ouvrir le ventre et en sortir le bébé qu’elle portait.

Keri a déjà saisi son ex-femme par les épaules en menaçant de la jeter d’un balcon. Et à deux occasions, alors que le couple roulait en voiture, Keri s’est mis à conduire de façon erratique, menaçant de provoquer un accident pour qu’ils meurent tous les deux.

« Ce sont des situations de violence extrême », a dénoncé Me Ménard.

« Pas le même qu’il y a deux ans »

Même si Keri a admis ces faits, son avocat, MJeffrey Boro, soutient qu’une peine de prison serait inutile, puisque son client est déjà réhabilité : il s’est repris en main grâce à la thérapie, à la méditation et à un changement dans sa médication.

« L’homme que vous avez devant vous aujourd’hui n’est pas le même qu’il y a deux ans, a soutenu MBoro. Il a fait des efforts incroyables pour se réhabiliter et s’attaquer aux racines du problème. »

L’avocat de la défense a aussi affirmé que Jonah Keri souffrait d’une maladie mentale à l’époque où il s’est montré violent, et que ses médicaments ne fonctionnaient pas. « Comment le tribunal devrait-il traiter une personne avec un problème de santé mentale ? », a-t-il demandé.

Un peu plus tôt, l’accusé avait témoigné, en pleurs, en implorant son ex-femme de lui pardonner « ces actes horribles ». Il avait détaillé les moyens qu’il avait pris pour devenir « une meilleure personne » et affirmé qu’il ne ferait plus de gestes violents, peu importent les circonstances.

« Vous avez quelqu’un qui gagnait un quart de million par année, qui était bien connu à Montréal et qui, en faisant ce qu’il a fait, dans la condition mentale où il se trouvait, a tout perdu et doit rebâtir sa vie, a dit MBoro. C’est une punition. Il est l’artisan de ses propres malheurs, mais c’est la situation avec laquelle il doit vivre. »

Le juge Alexandre Dalmau prononcera la peine dans cette affaire le 23 mars prochain.