Après avoir essuyé un refus en raison de son risque « élevé » pour le public, le meurtrier Simon Brind’Amour pourra finalement assister aux funérailles d’un proche, moins d’un an après sa condamnation à la prison à vie pour le meurtre sauvage de sa conjointe dans un contexte de violence conjugale.

La section d’appel de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) a infirmé la semaine dernière la décision de première instance refusant la permission exceptionnelle de sortir avec escorte du meurtrier. Les commissaires soulignaient alors que Simon Brind’Amour détient toujours une cote de sécurité « maximale » en plus de présenter un risque d’évasion « modéré ».

Les crimes du Montréalais de 40 ans, condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 16 ans, sont particulièrement sordides. Simon Brind’Amour a tué sa conjointe Josiane Arguin à coups de queue de billard, alors qu’elle tentait de fuir leur résidence d’Ahuntsic. Il s’est ensuite débarrassé du corps aux ordures, en plus de mener les policiers sur de fausses pistes.

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Josiane Arguin, 34 ans, a été tuée le 1er septembre 2018 à Montréal.

Moins d’un an plus tard, Simon Brind’Amour s’est adressé à la CLCC dans l’espoir d’assister aux funérailles d’une « personne significative ». Pendant sa sortie de trois heures, Simon Brind’Amour devra être soumis à des « contraintes sécuritaires » et à une surveillance visuelle et audience « en tout temps ».

En première instance, les commissaires ont justifié leurs refus par l’intense surveillance nécessaire pendant la sortie au salon funéraire. Cette surveillance en disait « long » sur le niveau de risque de Simon Brind’Amour, selon les commissaires. « En d’autres mots, ces mesures sont la démonstration claire que vous représentez un risque élevé pour la sécurité publique », avait conclu la CLCC dans une première décision.

Or, la section d’appel de la CLCC estime que les commissaires n’auraient pas dû considérer les critères de surveillance des services correctionnels pour mesurer le risque du délinquant pour le public. « La Commission a procédé à une évaluation inadéquate et inéquitable », ont conclu les commissaires de la section d’appel, René Allard et Geneviève Boudreau, en ordonnant un réexamen.

Ainsi, vendredi dernier, la CLCC a finalement agréé à la permission de sortir avec escorte pour des raisons humanitaires. Dans ce réexamen, les commissaires soutiennent maintenant que Simon Brind’Amour ne présente plus un « risque inacceptable pour la société », malgré sa cote de sécurité maximale.

La Commission retient que la directrice de l’établissement est favorable à une telle sortie et que le meurtrier n’est pas un sujet d’intérêt pour le département de la sécurité préventive. « Les funérailles de […] constituent un évènement important pour vous permettre de rendre un dernier hommage à […] et accompagner […] dans cette épreuve », écrit la CLCC.

Notons que Simon Brind’Amour a fait appel de sa condamnation.