(Trois-Rivières) Le jury du procès de la belle-mère de la fillette de Granby s’est fait présenter des photos très dures à regarder, jeudi. Le technicien en scène de crime Charles Camiré a notamment montré des images d’un amas de ruban adhésif « moulé » sur lequel étaient collés des cheveux bruns.

Il a aussi montré une chemise, les manches nouées ensemble, qui traînaient sur le sol dans la pièce où la victime inanimée se trouvait à l’arrivée des secours. « Les manches étaient attachées ensemble. Elles étaient nouées. Vraiment un nœud. Bien attachées », a expliqué M. Camiré.

La belle-mère de l’enfant, âgée de 38 ans, est soupçonnée d’avoir enroulé la fillette de 7 ans dans du ruban adhésif, selon la thèse de la Couronne. Elle est accusée de meurtre au deuxième degré et de séquestration de l’enfant.

Charles Camiré, le cinquième témoin dans ce procès, a présenté des photos de la chambre, aux murs jaune et vert pâle, où se trouvait l’enfant inconsciente le matin du 29 avril 2019. Les meubles et le petit lit rose étaient empilés devant les fenêtres, selon les photos montrées aux 14 jurés. Un pot d’apprentissage et une lampe sans abat-jour étaient posés au sol.

PHOTO DÉPOSÉE EN COUR

Un rouleau de ruban adhésif a été retrouvé sur le classeur près de la porte de la chambre de la victime.

Le technicien de la Sûreté du Québec a identifié plusieurs petits morceaux de ruban adhésif, deux paires de ciseaux, une « tuque rose à pompon » et une chemise kaki pour adulte qui jonchaient le sol. « Une bonne partie du bas [du vêtement] était mouillée et le côté droit au niveau de l’épaule était mouillé. Les manches étaient attachées ensemble », a expliqué M. Camiré.

Dans le couloir menant à la chambre, le technicien a remarqué un rouleau de ruban adhésif transparent, à large bande, sur un classeur. Au sol, toujours dans le couloir, il a trouvé des restes de papier collant avec une « forme arrondie ». « C’était comme un peu moulé, cet amas de ruban adhésif, collé ensemble. Ça avait une certaine forme. Et la dimension était de 13 cm sur 41 cm », a-t-il expliqué.

Il y avait des cheveux bruns de collés sur le ruban adhésif. Il y en avait quand même pas mal. Et on voit des fibres roses.

Charles Camiré, technicien en scène de crime

Le technicien en scène de crime s’est également présenté au CHUS–Fleurimont, à Sherbrooke, pour photographier les marques sur le corps de l’enfant. Celle-ci était plongée dans le coma. Il a noté des marques allant de 0,5 à 3 cm de largeur sur la joue, à l’intérieur du genou, sur la main droite et près du bassin. Le poignet de l’enfant mesurait 3 centimètres de large, a indiqué M. Camiré. Sur les photos présentées au jury, le visage de l’enfant a été flouté.

Témoignage de l’enquêteur

En fin d’après-midi, l’enquêteur de scène de crime Gino Lajoie a amorcé son témoignage. À l’instar de deux policiers et d’une ambulancière qui ont témoigné plus tôt cette semaine, il a affirmé avoir été frappé par la disposition des meubles dans la chambre de la fillette. « […] Des meubles sont accotés sur les murs. Le lit est relevé au niveau des fenêtres. C’est vraiment quelque chose qui attire [mon attention] », souligne ce sixième témoin.

PLAN DÉPOSÉ EN COUR

La victime de 7 ans a été trouvée inconsciente dans la pièce « E ». Sur ce plan, la cuisine est identifiée par la lettre A, le salon par le B. Les pièces D et F sont des chambres.

« On voit aussi par terre, il y a quatre petits morceaux de tape. Il y en a deux en dessous du meuble télé. Il y en a deux autres sur le plancher dans le centre de la pièce. Il y a un petit pot que les enfants utilisent pour leurs premiers pipis et une lumière sans abat-jour », ajoute M. Lajoie. Celui-ci poursuivra son interrogatoire.

Un voisin de l’accusée, Richard Lajoie, se présentera par la suite à la barre des témoins. Plus tôt cette semaine, des premiers répondants ont témoigné de la maigreur de l’enfant. Ils ont raconté que la victime se trouvait dans un liquide s’apparentant à de l’urine ou du vomi quand ils sont intervenus auprès d’elle.

Le procès présidé par le juge Louis Dionne se déroule à Trois-Rivières et est prévu pour une durée de six à huit semaines. Des ordonnances nous empêchent de révéler certains noms et certains détails dans ce procès.