Un trafiquant d’armes à feu montréalais détenu dans un pénitencier à sécurité maximale en raison de son agressivité et de ses menaces à l’endroit du personnel a de nouveau échoué à obtenir sa libération conditionnelle. Mais ce n’est que partie remise puisque Anatoliy Vdovin sera automatiquement libéré dès novembre prochain.

Le Montréalais de 52 ans a été condamné il y a trois ans à 10 ans d’emprisonnement – il lui restait toutefois moins de cinq ans à purger – pour s’être adonné au trafic de fusils d’assaut AK-47. Le criminel possédait suffisamment de pièces d’armes à feu pour fabriquer des centaines d’armes « fantômes », des fusils d’assaut en mesure de tirer 600 coups à la minute.

Anatoliy Vdovin possédait à Montréal un véritable arsenal : pas moins de 900 carcasses d’armes à feu, soit la partie centrale d’une arme, 180 silencieux et 25 chargeurs à haute capacité. De tels « fusils fantômes » font un ravage en ce moment dans les rues de la métropole, alors qu’il y a une recrudescence de fusillades.

« Je peux seulement imaginer les dommages causés par la production et la distribution de ces armes à feu sur le marché noir », avait témoigné un expert en armes à feu au procès du trafiquant.

Malgré toutes ces années derrière les barreaux, Anatoliy Vdovin semble encore loin de la réhabilitation, selon une récente décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC). C’est d’ailleurs pourquoi la Commission a refusé de lui accorder sa libération conditionnelle totale, le 17 septembre dernier, notamment parce que son risque de récidive est considéré de « modéré à élevé » par les intervenants.

Or, Anatoliy Vdovin sortira vraisemblablement du pénitencier en novembre prochain, puisqu’il sera alors admissible à sa libération d’office. En vertu de la loi, un détenu qui a purgé les deux tiers de sa peine est automatiquement libéré, sauf pour des cas exceptionnels. La Commission obligera toutefois le trafiquant à demeurer dans un établissement approuvé pour les six prochains mois sans privilèges de sorties. Il lui sera aussi interdit d’accéder à l’internet.

Derrière les barreaux, Anatoliy Vdovin est devenu particulièrement vindicatif, lorsque la Commission a refusé sa demande de libération conditionnelle en novembre 2019. « Il a alors commencé à écrire des requêtes agressives, irrespectueuses et menaçantes à l’endroit d’employés », indique la récente décision. Les autorités carcérales l’ont finalement transféré dans une prison à sécurité maximale en janvier 2021 après qu’il eut « mis au défi » [challenge] un gestionnaire de la prison de se battre.

Selon son équipe de gestion de cas, Anatoliy Vdovin se sent « persécuté » par les autorités carcérales et entretient des « pensées désillusionnées ». Pendant l’audience, il s’est d’ailleurs décrit comme une « victime du système judiciaire ». Le trafiquant a affirmé avoir été accusé en raison de son acquittement dans un dossier impliquant un officier de police. En 2018, il avait été acquitté par un jury d’avoir conseillé à quelqu’un de tuer l’ancien porte-parole de la police de Montréal, Ian Lafrenière, maintenant ministre caquiste.

Anatoliy Vdovin fait face à des accusations de harcèlement de menaces dans une autre affaire.