Un ancien gestionnaire informatique du syndicat UES 800 a été condamné à neuf mois d’emprisonnement pour avoir fraudé 225 000 $ à son employeur pendant trois ans grâce à un stratagème de fausses factures gonflées. Hani Aldik voulait se faire « de l’argent rapidement » pour maintenir son rythme de vie élevé.

« L’accusé a abusé de la confiance de son employeur en usant de divers stratagèmes aux fins de s’approprier des montants considérables pour son bénéfice personnel », a résumé le juge Yvan Poulin de la Cour du Québec (maintenant juge de la Cour supérieure), le 25 août dernier. Le Montréalais de 52 ans avait plaidé coupable à des accusations de fraude et de fabrication de faux documents en janvier dernier.

De 2011 à 2016, Hani Aldik était gestionnaire du réseau informatique et des communications à l’Union des employé(e)s de service local 800, un syndicat qui représente 20 000 membres de différents secteurs d’activités, comme l’entretien ménager, l’éducation, le textile et le transport.

Même s’il touchait un salaire de 75 000 $, Hani Aldik croyait mériter une « augmentation subséquente » en raison de ses heures supplémentaires, souligne le rapport présentenciel. Il a alors choisi de frauder son employeur de manière répétée pour faire des « gains faciles ». La perte s’élève à plus de 140 000 $ pour le syndicat.

Pour ce faire, le fraudeur a usé de trois stratagèmes distincts pour détourner illégalement de l’argent en fabriquant notamment une quarantaine de fausses factures. Quand il recevait une facture d’un fournisseur, Hani Aldik en créait une nouvelle en indiquant un montant plus élevé. Il approuvait la fausse facture et déposait le chèque du syndicat dans son compte bancaire personnel.

Sentant la soupe chaude, le fraudeur a dû émettre des traites bancaires de son propre compte bancaire pour payer les factures dues au fournisseur. Il a ensuite payé de vraies factures en souffrance à partir de factures modifiées, avant d’être démasqué en septembre 2016 par une nouvelle employée du syndicat.

Hani Aldik s’est alors envolé avec les mots de passe nécessaires au fonctionnement des systèmes informatiques, forçant le syndicat à débourser 35 000 $ en frais de restauration informatique. Cette découverte a créé un « raz-de-marée » à UES 800, a dit en cour le président du syndicat Raymond Larcher.

La procureure de la Couronne MSarah-Audrey Daigneault réclamait 18 mois de prison, alors que l’avocat de la défense MConstantin Kyritsis demandait un sursis de peine (sentence suspendue) en mettant l’accent sur son absence d’antécédent et ses regrets exprimés.

Aux yeux du juge Poulin, une peine d’emprisonnement était toutefois nécessaire, compte tenu des nombreux facteurs aggravants : l’ampleur et la durée des fraudes, la préméditation du crime, les conséquences importantes sur la victime et le lien de confiance avec son employeur. Le magistrat a cependant relevé le « faible » risque de récidive, le fait que l’accusé ait plaidé coupable, de même que ses regrets « sincères ».

En plus de neuf mois de prison, le Tribunal a condamné Hani Aldik à rembourser 61 151 $ à UES 800. Il lui sera aussi interdit de gérer les finances d’une organisation pendant trois ans.