Deux des trois hommes accusés d’avoir enlevé une adolescente de 16 ans dans l’Ouest-de-l’Île de Montréal à la fin juillet, provoquant le déclenchement d’une alerte Amber, restent détenus. C’est ce qu’a annoncé la juge Joëlle Roy de la Cour du Québec, à la fin de la lecture d’un jugement de plusieurs pages, jeudi matin, au palais de justice de Montréal.

Un interdit de publication nous empêche de rapporter la preuve entendue lors de l’enquête sur remise en liberté des trois hommes et de révéler l’identité de ces derniers, pour ne pas identifier la victime qui est sous la responsabilité de la Direction de la protection de la jeunesse.

Les accusés, deux frères de 21 et 22 ans, et un de leurs amis âgés de 21 ans, tous de Pierrefonds, font face à des accusations d’enlèvement, de voies de fait et de séquestration. Les deux frères sont détenus depuis leur arrestation le jour même du déclenchement de l’alerte Amber, alors que celui qui serait leur complice a été libéré sous conditions la semaine dernière.

La juge Joëlle Roy a qualifié le caractère de ce dossier de « singulier » et a demandé un supplément de preuve durant l’enquête sur cautionnement. Dans son jugement, elle a notamment déclaré que les témoignages entendus et les garanties proposées durant l’enquête sur remise en liberté n’étaient pas « adéquates, fiables et sérieuses, et ne la satisfaisaient pas ».

Elle a ajouté que la sécurité de l’adolescente était compromise et que la libération des deux accusés minerait la confiance du public dans l’administration de la justice.

La procureure de la poursuite, MChantal Michaud, a demandé que la juge interdise aux accusés de communiquer avec plusieurs personnes, notamment que les deux frères ne puissent communiquer avec leur mère, ce que la juge a ordonné.

« Ce qui était important pour nous, c’était la protection de la jeune femme de 16 ans et que la confiance du public en l’administration de la justice ne soit pas minée, et la décision est en ce sens-là », a déclaré MMichaud à sa sortie de la salle d’audience.

Des membres des familles et des proches des accusés ont assisté à l’audience.

La cause a été reportée pour la forme à la fin du mois.

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