Le fugitif Normand Dubé vient de perdre gros à force de se moquer du système judiciaire. La Cour d’appel du Québec a rejeté lundi les appels de ses condamnations pour avoir saboté des lignes à haute tension d’Hydro-Québec et avoir fait incendier les résidences de fonctionnaires. L’ex-pilote fait partie des 10 criminels les plus recherchés du Québec.
« Ses appels sont terminés. Ce jugement a le même effet qu’un jugement rendu au fond rejetant les appels de M. Dubé », a résumé en mêlée de presse le procureur de la Couronne Me Steve Baribeau, qui se dit « très satisfait » de la décision du plus haut tribunal de la province. Le juge François Doyon a rendu la décision oralement en indiquant que les motifs suivront plus tard.
Normand Dubé est visé par un mandat d’arrêt depuis le 18 décembre, parce qu’il ne s’est pas présenté en prison, comme le lui avait ordonné la Cour d’appel. L’ex-pilote profitait d’une grande liberté pendant ses procédures d’appel, malgré la gravité de ses crimes. Il n’a toutefois pas respecté ses conditions de remise en liberté à plusieurs reprises.
« C’est un message qui touche directement à la crédibilité du système de remise en liberté en appel. Lorsque quelqu’un va fuir la justice et ne respectera pas ses conditions de remise en liberté dans le cadre d’un appel, la Cour d’appel va être très réticente de faire en sorte que l’appel se poursuit », a commenté Me Baribeau.
Quand sa cavale prendra fin, Normand Dubé devra ainsi purger neuf ans de pénitencier pour avoir intimidé trois fonctionnaires et fait incendier leur résidence par des hommes de main. Des crimes commis par pure vengeance, parfois pour des amendes de quelques centaines de dollars.
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Une maison visée par les hommes de main de Normand Dubé
Il a également été condamné à sept ans de pénitencier pour avoir causé 29 millions de dommages à Hydro-Québec dans une attaque sans précédent contre les lignes de transport à haute tension en décembre 2014. Ce sabotage a bien failli provoquer une panne totale du réseau dans la province.
Ces deux peines sont toutefois concurrentes, ce que la Couronne conteste en appel.
Lors de l’audience lundi matin, le juge Doyon semblait conclure que Normand Dubé n’allait de toute façon pas respecter le jugement de la Cour d’appel si celle-ci lui donnait une autre chance. « Il sait qu’il y a eu un jugement. Il décide de ne pas se constituer prisonnier. Il est en fuite, il ne respecte pas ses conditions. Est-ce que la Cour d’appel doit entendre un appel dans ses circonstances ? », s’est questionné le juge.
L’avocat de Normand Dubé, Me Maxime Chevalier, a indiqué aux juges n’avoir aucun contact avec le fugitif. Il a plaidé que Normand Dubé pourrait avoir « paniqué » et être « pris dans le piège de la fuite ». C’est pourquoi il a suggéré aux juges de lui donner un « avertissement raisonnable » pour se livrer aux policiers.
« S’il tient vraiment à son appel, s’il a une once de respect pour le système, il le démontrera de cette manière-là », a plaidé Me Chevalier. Un argument visiblement rejeté par les juges François Doyon, Christine Baudouin et Mark Schrager.
La Sûreté du Québec invite toute personne qui apercevrait Normand Dubé à communiquer avec le 911. Le fugitif mesure 1,68 m (5 pi 6 po) et pèse 64 kg (141 lb). Ses yeux sont bleus.