(Vancouver) La dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou, était de retour en cour, lundi, à Vancouver, alors que ses avocats ont reproché aux États-Unis d’avoir omis des faits ou de les avoir présentés de manière erronée aux autorités canadiennes avant son arrestation.

Mme Meng et le géant chinois des télécommunications Huawei rejettent les accusations de fraude portées contre elle aux États-Unis.

On cherche à l’extrader pour avoir menti à la Banque HSBC, lors d’une présentation PowerPoint en 2013, au sujet des relations de son entreprise avec Skycom, mettant l’institution financière à risque de violer les sanctions américaines contre l’Iran.

Le procureur général du Canada affirme dans des documents que Huawei contrôlait les opérations de Skycom en Iran de 2007 à 2014, ce qui contredirait les déclarations de Mme Meng.

Mais selon l’avocat de la défense Scott Fenton, les autorités américaines n’ont retenu comme éléments de preuve que certains aspects opportuns de la présentation que Mme Meng avait livrée à HSBC il y a sept ans.

Le résumé des allégations fourni aux autorités canadiennes est « manifestement peu fiable » et « gravement trompeur », a soutenu MFenton, lundi, devant le juge présidant cette affaire d’extradition à la Cour suprême de la Colombie-Britannique.

Le résumé omet des diapositives où Mme Meng caractérisait la relation entre Huawei et Skycom comme « normale et contrôlable », et une autre où elle les décrivait comme des partenaires commerciaux qui faisaient tous deux des affaires en Iran.

Cela signifie que Mme Meng et Huawei ont « pleinement informé » la Banque HSBC de sorte qu’elle pouvait évaluer les risques de se placer en infraction des sanctions commerciales imposées à l’Iran, a plaidé MFenton.

L’avocat a suggéré à la juge en chef adjointe Heather Holmes qu’elle puisse suspendre les procédures ou juger des éléments de preuve irrecevables, si elle reconnaît une certaine vraisemblance aux allégations selon lesquelles les États-Unis ont manqué à leur obligation de présenter les évènements de manière juste et honnête.

Le procureur général devrait donner suite aux arguments de la défense mardi.