La famille d’un touriste américain et de son fils de deux ans, morts noyés dans la piscine de l’hôtel Marriott, à Montréal, en 2016, poursuit la chaîne hôtelière pour 3,9 millions, parce que l’endroit n’aurait pas été surveillé adéquatement, selon la requête déposée il y a quelques jours en Cour supérieure.

Peu après son arrivée avec ses trois enfants, le séjour à Montréal de William Tchouamou Ganjui, un informaticien de 37 ans, qui vivait au Massachusetts, s’est terminé dans le drame. La mère des enfants ne faisait pas partie du voyage.

M. Tchouamou Ganjui s’est rendu à la piscine de l’hôtel vers 18 h, pour se baigner avec Menelik, deux ans, Aurellia, quatre ans, et Wilma, huit ans. Ils étaient seuls sur les lieux.

En entrant dans l’eau avec le petit Menelik dans ses bras, le père aurait perdu pied et glissé dans la partie profonde.

Les deux petites filles, restées sur le bord de la piscine, ont lancé une bouée à leur père, qui a tenté d’y passer le bras de son fils, avant de couler dans la partie profonde, indique la poursuite.

Le bambin aurait été incapable de rester à la surface en s’agrippant à la bouée, et il était inconscient quand ses sœurs ont réussi à le sortir de l’eau. Il est décédé à l’hôpital deux jours plus tard.

Sauveteur et caméras installés après le drame

La poursuite déposée par la conjointe de William Tchouamou Ganjui, mère du petit Menelik, accuse l’hôtel de ne pas avoir respecté les règlements en matière de sécurité aquatique, qui exigent qu’un employé possédant un certificat de soins d’urgence aquatique se trouve dans l’enceinte de la piscine pendant les heures d’ouverture.

Si une piscine fait plus de 100 m2, un sauveteur qualifié doit être présent en tout temps pour surveiller les baigneurs.

Nos demandes d’informations auprès de la direction de la chaîne hôtelière sont demeurées sans réponses. Il a donc été impossible de vérifier la dimension de la piscine en cause.

Cependant, « peu de temps après les décès de William et Menelik, [la direction de l’hôtel] a équipé sa piscine d’un sauveteur à temps plein et de caméras de surveillance », ce qui démontre qu’il était possible de rendre les installations plus sécuritaires, allègue la requête judiciaire.

La mère demande, pour elle-même et pour ses deux filles, une indemnisation de 3,9 millions, pour perte de support financier, pour les souffrances occasionnées par le deuil et le traumatisme lié à la tragédie.

« Les décès affligeant de William et Menlik, dans la fleur de l’âge et dans des circonstances particulièrement dramatiques et violentes, ont laissé des cicatrices profondes, une intense tristesse et infligé un stress post-traumatique grave à tous les membres survivants de la famille Tchouamou », souligne le texte de la poursuite.