Un ex-policier poursuit son ancien employeur, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), de même que son syndicat, la Fraternité des policiers pour une somme de 942 780 $, rapporte Radio-Canada.

Âgé de 52 ans, André Thibodeau avait fait l'objet d'une longue enquête interne parce qu'on le soupçonnait d'avoir pris part à un réseau de paris sportifs liés à la mafia.  Arrêté en juillet 2015, il a passé 13 jours en détention préventive et a été accusé de 9 chefs de gangstérisme, complot et bookmaking. 

En février, la poursuite a annoncé son intention de mettre fin au processus judiciaire, à la condition expresse que soit confisqué tout ce qui avait été saisi pendant l'enquête auprès des deux accusés (M. Thibodeau de même que Natalino Paccione, celui que l'on soupçonnait d'être le chef de la branche de paris démantelée).

M. Thibodeau était policier depuis 24 ans et il avait atteint le grade de sergent.

Il est le dernier en date d'une série d'ex-policiers qui réclament des compensations ou qui poursuivent leur ex-employeur.

Denis Brochet et Iad Hanna, deux policiers au coeur de l'enquête qui avait mené à la retentissante controverse des mandats lancés contre le chroniqueur de La Presse Patrick Lagacé, réclament chacun 250 000 $ au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour «atteinte à la vie privée et à la réputation», «harcèlement» et manoeuvres «abusives» à leur endroit, a appris La Presse.

Pour sa part, Philippe Paul, un ancien détective du SPVM, réclame 450 000 $ en dommages, plus une somme additionnelle pour compenser ses pertes en matière de régime de retraite et de sources de revenus.

M. Paul s'est trouvé au coeur d'une guerre de clans entre enquêteurs du SPVM qui fait rage depuis le milieu des années 90. Les membres de deux groupes se sont accusés mutuellement d'être corrompus. De part et d'autre, leurs allégations ont mené à des enquêtes internes.

M. Paul, qui cumulait 28 ans d'expérience au SPVM, avait été affecté à des tâches administratives en janvier 2014, puis suspendu sans solde trois mois plus tard en raison de « relations personnelles et d'affaires non appropriées avec un informateur du SPVM », selon son employeur.

M. Paul n'a finalement pas été accusé de rien. Il estime aujourd'hui avoir vu sa réputation être ternie à jamais. Il ajoute avoir vécu du stress, de la honte, de l'humiliation, en plus de recevoir des menaces de mort et de perdre des revenus considérables.