Gros amateurs de hockey recherchés pour étude destinée à transformer leur passive passion en mode de vie actif et sain.

Une équipe de l'Université Western, à London, en Ontario, pilotera cette étude de 12 semaines menée à l'Université du Nouveau-Brunswick, à Fredericton, dès janvier. Les chercheurs veulent miser sur la camaraderie et l'esprit de corps des amateurs de hockey pour les amener à suivre un programme de conditionnement physique et de saine nutrition.

Danielle Bouchard, chargée de cours en kinésiologie à l'Université du Nouveau-Brunswick, explique que le programme sera spécialement adapté aux amateurs de hockey, davantage habitués à un régime bière-ailes de poulet. «On évoquera par exemple comment la bière peut affecter la santé», indique Mme Bouchard.

On estime que six Canadiens sur 10 souffrent d'embonpoint ou d'obésité, ce qui fait augmenter leurs risques de développer des maladies chroniques comme le diabète et les maladies cardiovasculaires. Mais la plupart des programmes de conditionnement physique et de diètes sont conçus pour les femmes - ou ont tendance à attirer cette clientèle, en tout cas.

«J'ai toujours eu du mal à trouver des participants masculins, reconnaît le docteur Rob Petrella, omnipraticien et professeur de kinésiologie à Kingston. Les gars attendent en général qu'il soit trop tard, lorsqu'ils ont eu une crise cardiaque ou un AVC. C'est très problématique pour nous, et nous essayons de trouver des façons d'attirer les hommes et de les aider à modifier leurs habitudes.»

Inspiré par les succès d'un programme mis en place au Royaume-Uni auprès d'amateurs de football bedonnants, le docteur Petrella a mis au point un régime de formation et d'entraînement pour amateurs de hockey en mauvaise forme dans le sud de l'Ontario. La cohorte de 80 «gros partisans» des Knights de London et des Sting de Sarnia, des équipes juniors, se sont rencontrés chaque semaine pendant trois mois.

En plus d'un entraînement en groupe, chaque session d'une heure et demie mettait l'accent sur une saine alimentation et un mode de vie actif. On discutait même emplettes et cuisine, dans une atmosphère de camaraderie masculine. «Les gars aiment la compétition, se comparer aux autres, mais aussi s'entraider», raconte M. Petrella.

Les participants ont perdu en moyenne un peu plus de 3,5 kilos en trois mois, un résultat meilleur que celui de la plupart des diètes commerciales, soutient le docteur Petrella. Mais surtout: ces hommes ont réussi à ne pas reprendre du poids tout au long de l'année suivante, ce qui s'est traduit par de meilleurs résultats au bilan de santé, notamment pour la tension artérielle.

C'est cet impact à long terme qui séduit Danielle Bouchard à Fredericton. «Les résolutions du Nouvel An tiennent rarement la route. Ce programme nous offre la chance de recruter des gens et de les encourager, on l'espère, à modifier de façon durable leurs habitudes.»

Avis aux partisans des Varsity Reds de l'Université du Nouveau-Brunswick: il reste encore une dizaine de places pour participer au programme.