Le ministère russe de la Défense va s'équiper de 10 000 raquettes de badminton pour entraîner ses tireurs d'élite, un sport «utile» selon l'armée, et dont le président Dmitri Medvedev a fait récemment la promotion, a rapporté lundi le quotidien Izvestia.

Selon le journal, l'armée russe «achètera dès 2012 10 000 raquettes et des dizaines de milliers de volants pour entraîner avant tout ses tireurs d'élite».

«Ce sport est très utile pour tous les combattants», a estimé le chef du département de la Formation physique du ministère, Alexandre Chtchepelev, cité par Izvestia.

«Il est surtout utile pour la formation de tireurs d'élite, car suivre des yeux le volant entraîne les muscles oculaires, renforce le système cardio-vasculaire et contribue à la vitesse de la réaction», a-t-il dit.

Interrogé par l'AFP, le service de presse du ministère a en partie confirmé cette information, mais a souligné que la commande de l'armée était moins importante, sans pour autant donner de chiffres précis.

«Pratiquer le badminton ne sera pas obligatoire pour tous les militaires», a ajouté un porte-parole du ministère.

Fin octobre, le chef de l'État a été moqué par de nombreux blogueurs russes après que le Kremlin a diffusé une vidéo de deux minutes de M. Medvedev (https://blog.kremlin.ru/) vantant les bienfaits du badminton, un sport qui «aide à prendre rapidement des décisions».

Raquette à la main, le chef de l'État y affrontait son puissant Premier ministre Vladimir Poutine, ceinture noire de judo, à qui il devrait laisser la présidence russe après la présidentielle de mars 2012.

Vladimir Poutine est lui un habitué des mises en scène médiatisées, lors desquelles il fait face à des animaux sauvages ou s'affiche aux commandes d'un avion, cultivant une image d'homme viril qu'il entretient depuis son arrivée au pouvoir en 2000.

Dmitri Medvedev a annoncé en septembre qu'il ne briguerait pas un second mandat afin de laisser la place à son mentor et prédécesseur.

L'actuel président pourrait prendre la tête du gouvernement après les échéances électorales (législatives en décembre, présidentielle en mars).