Le gouvernement kényan a demandé aux États-Unis de lui envoyer d'urgence 45 millions de préservatifs pour faire face à une pénurie, due apparemment à une consommation en flèche, a-t-on appris mercredi de source officielle.



La cargaison de préservatifs, financés par le plan d'urgence présidentiel américain contre le sida (PEPFAR selon l'acronyme anglais) doit arriver au Kenya le 10 avril.

La pénurie de préservatifs est due à une consommation en forte hausse et à des commandes insuffisantes de la part des autorités compétentes, a expliqué le directeur de la santé publique, Shahnaaz Sharif.

«La demande était de huit millions par mois, puis elle est passée à 12 millions et elle est maintenant d'environ 20 millions. Cela vous donne une idée du nombre de rapports sexuels que les gens ont», a relevé devant la presse M. Sharif.

La dernière livraison de 19 millions de préservatifs est arrivée en janvier, et la cargaison a été épuisée en un mois et demi, a-t-il poursuivi.

La situation devrait se régulariser dans les mois à venir, avec une nouvelle livraison attendue en mai et destinée à durer jusqu'en août. Le Kenya a également signé un accord de long terme avec le Fonds des Nations Unies pour la population en vue de la livraison de 180 millions de préservatifs supplémentaires, a ajouté Peter Cherutich, directeur adjoint du programme national de lutte contre le sida.

Le problème reste cependant d'acheminer les préservatifs jusqu'aux régions les plus isolées du pays, malgré l'état souvent très mauvais des routes. Des reportages télévisés ont montré récemment comment les hommes de la région d'Isiolo, au nord du pays, étaient contraints de recycler des préservatifs usés.