Une horde de serpents sème la panique dans les localités de la région de Nassiriyah, dans le sud de l'Irak, mordant le bétail, poussée dans les terres par l'assèchement des marais.

«Nous avons été surpris ces derniers jours par un nombre sans précédent de serpents qui ont quitté les marais à cause de la sécheresse et de la chaleur et qui se sont infiltrés dans les localités environnantes», a affirmé à l'AFP Wissam al-Assadi, chef vétérinaire de Chabaïch, une localité proche de Nassiriyah.«Nous en avons vu beaucoup sur les chemins, les maisons, les étables. Des vaches et des buffles ont été attaqués et les paysans sont venus nous demander des vaccins antivenimeux mais nous n'en avons pas», a-t-il déclaré.

L'ensemble des barrages irakiens totalisaient début mai 11 milliards de m3 d'eau, contre un peu plus de 40 milliards en mai 2006, alors que les précipitations n'ont pas été abondantes cet hiver.

«Les Turcs n'ont pas tenu leurs promesses (de libérer de l'eau, ndlr). Ils avaient assuré que le débit serait de 360 m3/seconde alors qu'il n'est que de 250 m3. J'ai déjà adressé plusieurs mises en garde sur le fait que les marais risquent d'être complètement asséchés», a assuré Aoun Ziab Abdallah, directeur du Centre national irakien des ressources en eau.

Selon Kazem Malek, le maire de Chabaïch, «une cellule de crise a été créée et des gardes de nuit ont été instaurées pour empêcher que les serpents mordent le bétail qui est la seule ressource de la région».

Mais la panique a commencé a s'emparer de la population. «J'ai une vache qui a été mordue et si cela continue je quitte la région», a affirmé un paysan Jabbar Saleh.

Asséchés par Saddam Hussein durant la guerre avec l'Iran (1980-1988), les marais avaient retrouvé vie après la chute du dictateur en 2003. Cependant, ils n'ont retrouvé que 20% de leur surface initiale en raison de la chute du débit de l'Euphrate.