Un modèle en plomb du mythique «diamant bleu» de la couronne française a été identifié au Muséum français d'histoire naturelle à Paris, renforçant l'hypothèse du vol du diamant, disparu en 1792, puis retaillé en «diamant Hope», exposé à la Smithsonian Institution de Washington, selon un communiqué du Muséum.

À l'époque, les joailliers faisaient des répliques en plomb des diamants, à des fins pédagogiques ou pour en garder une trace.

La comparaison numérique de ce plomb avec celui du diamant Hope a permis d'établir que les deux modèles correspondent.

«La comparaison en trois dimensions du plomb avec celui du diamant Hope, prêté par la Smithsonian Institution, montre que l'un rentre dans l'autre au millimètre près», a expliqué à l'AFP François Farges, principal auteur de l'étude publiée dans la Revue de Gemmologie.

«On ne pourra jamais être sûr à 100%, car il n'y avait pas de certificat du diamant bleu à l'époque. Mais à 99%, oui: les dimensions du plomb correspondent exactement à ce que l'on connait du diamant bleu. Il s'agit d'une taille unique, en rose de Paris. Le poids du plomb, recalculé en diamant, correspond aussi», ajoute le chercheur.

Parallèlement à l'étude numérique du diamant, François Farges et son équipe internationale ont mené une véritable «enquête policière» pour retracer l'histoire de ce diamant exceptionnel disparu en 1792 pendant la Révolution française. Ils ont ainsi découvert dans les archives du Muséum un document laissé par le donateur du «plomb», le joaillier Charles Achard, selon lequel le diamant aurait été possédé par son client «Mr Hoppe de Londres».

Ce document recoupe une des thèses privilégiées sur le sort du diamant bleu, à savoir sa vente à un joaillier londonien, puis sa réapparition, retaillé, dans la collection d'Henry Philip Hope, banquier à Londres.

Une réédition exacte du «diamant bleu de la Couronne» a été réalisée par Scott Sucher, lapidaire et spécialiste renommé des grands diamants historiques. Elle sera exposée au public en 2010 dans la galerie de Minéralogie du Muséum. D'ici là, le plomb et sa réplique seront exposés dans une rétrospective spéciale sur le diamant «Hope» à Washington.