Des artistes ont déployé lundi sur la plus grande avenue de Mexico ce qu'ils estiment être la fresque la plus longue du monde, de 1135 m, pour le 198e anniversaire du début de la lutte pour l'indépendance du pays.

«C'est une première, dans le cadre des célébrations à venir du bicentenaire de l'indépendance, en 2010. Chaque année, nous créerons une fresque plus longue, pour arriver alors à 2010 m», a expliqué à l'AFP Arturo Guerrero, coordonnateur du projet pour l'organisateur du projet, le Centre culturel Estacion Indianilla.

Des représentations de l'oeuvre seront bientôt envoyées au Livre Guinness des records, pour officialiser son premier rang mondial, devant l'ex-record de 200 à 300 m, selon les organisateurs.

Mexico, comme tout le pays, s'apprêtait lundi pour la cérémonie du «Cri de l'indépendance», inspirée de Miguel Hidalgo y Costilla, un prêtre à l'origine de la révolte contre l'Espagne et qui, au soir du 15 septembre 1810, fit sonner les cloches de l'église du village de Dolores, au centre du Mexique, pour appeler ses compatriotes à la lutte contre le colonisateur.

La fresque est constituée d'une juxtaposition de centaines de petites oeuvres graphiques et poétiques, spécialement créées pour l'occasion.

«Le projet a rassemblé aussi bien de jeunes artistes (Daniel Alcala ou Ernesto Alvar, par exemple) que des noms confirmés comme Leonora Carrington, qui a signé plusieurs pièces exclusives, des écrivains comme Carlos Monsivais ou des 'grafeurs' comme Wachabato», a ajouté Arturo Guerrero, citant des artistes mexicains ou établis dans le pays.

L'oeuvre collective est installée sur le sol d'une des voies de la célèbre avenue de La Reforma, la plus grande de Mexico, qui mène à la place du Zocalo, où s'élèvent la cathédrale et le siège du gouvernement fédéral, érigés à l'emplacement et avec les pierres de l'ancien palais impérial des Aztèques.

La majorité des artistes qui ont collaboré à la fresque ont opté pour des messages, plus ou moins symboliques, en rapport avec l'indépendance du Mexique, ex-colonie espagnole. «Je me suis émancipé de l'oppression: plaie du monde, la corruption», y proclame une citation du poète mexicain Sergio Mondragon, en lettres bleues sur fond noir.