Certains Chinois espèrent que les jeux Olympiques permettront de faire évoluer encore un peu plus la société. Xue Shengyuan place ses espoirs dans le volleyball de plage féminin.

«Notre société a toujours été très conservatrice mais ceci pourrait l'aider à s'ouvrir», estime l'étudiant pékinois de 18 ans, tandis que derrière lui les athlètes en bikini effectuent des plongeons dans le sable.

Le volleyball de plage féminin, avec ses «pom pom girls», ses côtés «Copacabana» ou Alerte à Malibu, secoue l'ambiance des JO très organisés de Pékin, trop sages.

Télévisions et photographes ne se privent pas de gros plans sur les peaux bronzées et transpirantes, voire sur la main d'une compétitrice remettant en place l'élastique de son slip de bain.

«Nous Pékinois sommes loin de toute plage et il nous arrive rarement d'assister à cela. C'est très drôle, divertissant et sexy», assure Wang Dafang, 46 ans.

Dans les rangées du stade de 12 000 places prennent place de nombreux salariés d'entreprises, des fonctionnaires gouvernementaux ou des volontaires, amenés par des dizaines d'autobus.

Ils sont «chauffés» par un animateur, qui lance au micro: «Il y a quelqu'un? Je veux entendre de l'animation!».

Encore sous l'influence du puritanisme des années Mao, les spectateurs de la XXIXe olympiade semblent apprécier le spectacle très occidental, sur fond sonore de discothèque et dans un décor beaucoup plus ludique que celui des autres enceintes sportives.

Ainsi, durant le match États-Unis contre Cuba, l'assistance jusque-là plutôt passive se réveille soudainement à l'arrivée des danseuses très légèrement vêtues de bleu ciel, coiffées d'un chapeau de cow-boy.

Tandis que les enceintes diffusent Hit me with your best shot, chanson au rythme percutant de Pat Benatar, les appareils photo commencent à mitrailler la scène.

Un peu plus tard, M. Wang confie n'avoir pris que dix clichés de la rencontre sportive, mais «presque cent» des jeunes femmes aux allures de majorettes.

«(Ces photos) sont pour mon fils. Il est actuellement dans l'armée et ne peut venir ici», explique-t-il.

Le volleyball de plage est assurément le site des jeux Olympiques où la tension semble retomber. Les joueuses de Russie et de Géorgie ont ainsi échangé des embrassades chaleureuses avant leur match mercredi, se démarquant ainsi du conflit armé qui oppose leurs deux pays.

Pour Liu Xiaoyan, une employée de bureau venue de Tianjin, ville proche de la capitale chinoise, le beach volley répond au goût des Chinois qui apprécient la musique forte.

«Mais je pense qu'il faudra du temps avant que cela prenne en Chine, et cela restera un sport que l'on regarde (sans le pratiquer)», estime Mme Liu.

«Les pays dans lesquels c'est le plus populaire sont ceux qui possèdent des plages comme les États-Unis et le Brésil. Nous n'en avons pas des comme cela», crie-t-elle pour dépasser le bruit ambiant.