À l'approche de la COP15 qui se tiendra à Montréal en décembre prochain, la métropole a annoncé mercredi l’adoption d’un plan pour la biodiversité, qui vise notamment la protection des pollinisateurs. Une initiative saluée par le Secrétariat de la Convention sur la biodiversité biologique de l’ONU.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dévoilé mercredi un plan pour la biodiversité destiné à « améliorer les conditions de vie des pollinisateurs et à promouvoir des actions pour les favoriser ». Le plan, qui s’échelonnera sur cinq ans, prévoit plusieurs mesures visant les pollinisateurs, dont le déclin inquiète les scientifiques depuis des années.

La Ville veut notamment faire passer de 8 à 10 % d’ici 2030 la superficie terrestre de milieux naturels protégés sur son territoire. Un objectif qui nécessitera l’ajout de 1000 hectares de territoire protégé, soit l’équivalent de cinq fois le mont Royal. Montréal sera toutefois loin de l’objectif de 30 % de territoire protégé d’ici 2030, auquel adhère la Communauté métropolitaine de Montréal.

L’administration Plante souhaite aussi créer au moins cinq projets de corridors écologiques favorables aux pollinisateurs. La mairesse a également mentionné la volonté de la Ville de promouvoir la réduction de la fréquence de la tonte du gazon sur son territoire, afin de favoriser les pollinisateurs. La fréquence de la tonte va d’ailleurs diminuer dans la ville-centre dès le printemps prochain, a précisé Mme Plante.

La Ville veut aussi revoir sa réglementation afin de permettre l’aménagement de potagers en façade et non seulement dans les cours arrière.

L’annonce de la Ville de Montréal a lieu à quelques semaines de la COP15 sur la biodiversité qui se tiendra au Palais des congrès du 7 au 19 décembre.

« Celle de cette année n’a jamais été aussi importante parce qu’on fait face à une perte de biodiversité critique partout dans le monde », a rappelé Valérie Plante, qui dit s’attendre à ce que cette rencontre internationale génère « des actions concrètes ».

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

La mairesse de Montréal Valérie Plante et la secrétaire exécutive de la Convention sur la biodiversité de l’ONU Elizabeth Maruma Mrema, à l’Insectarium de Montréal, mercredi

Le rôle « majeur » des villes

« Comme la majorité de la population habite en milieu urbain partout à travers la planète, les villes ont un rôle majeur à jouer dans la protection de la biodiversité et dans le maintien de la qualité de vie », ajoute la mairesse. Elle rappelle que les pollinisateurs sont extrêmement importants, puisqu’un tiers de l’alimentation mondiale dépend de la pollinisation.

La secrétaire exécutive de la Convention sur la biodiversité biologique, Elizabeth Maruma Mrema, a salué « une initiative prometteuse et opportune » de la Ville de Montréal.

« Nous sommes heureux que l’administration Plante honore enfin l’engagement qu’elle a pris il y a quatre ans en adoptant la motion d’Ensemble Montréal pour que la Ville de Montréal élabore une stratégie de protection des pollinisateurs, a déclaré Stéphanie Valenzuela, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement. C’est toutefois dommage d’avoir attendu si longtemps et qu’il ait fallu la prochaine COP15 pour motiver l’administration à la présenter. Maintenant que c’est chose faite, notre formation veillera à ce qu’on n’ait pas besoin d’un autre quatre ans pour que les engagements dévoilés aujourd’hui soient mis en place. »

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    Nombre d’espèces d’insectes pollinisateurs répertoriés sur le territoire de la Ville de Montréal en 2020
    Ville de Montréal