Les équipes de combattants du feu ont poursuivi mardi leur travail acharné de lutte contre les incendies de forêt majeurs qui ont forcé près de 7 personnes sur 10 à fuir leur domicile dans les Territoires du Nord-Ouest, soit environ 30 000 personnes.

Le ministre territorial de l’Environnement et du Changement climatique, Shane Thompson, a déclaré qu’il s’agissait d’une autre journée difficile pour les pompiers.

« Les équipes continuent de travailler dur pour empêcher ces incendies de forêt d’atteindre nos communautés », a déclaré M. Thompson lors d’un point de presse mardi soir.

« Bien que nous ne puissions pas contrôler la météo, nous pouvons influencer le comportement des incendies en supprimant les combustibles et en renforçant les défenses autour de nos communautés, a-t-il ajouté. Et c’est exactement pour cela que les équipes travaillent si dur. »

Plus tôt mardi, l’agent d’information du gouvernement territorial sur les incendies, Mike Westwick, a confirmé que les flammes se trouvent toujours à une quinzaine de kilomètres de Yellowknife, la capitale territoriale ayant été évacuée de la grande majorité de ses 20 000 habitants.

Le combat contre les flammes s’annonce toutefois ardu du côté de Fort Smith, qui se trouve à la frontière entre l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest, où le mercure avoisinera les 30 degrés Celsius.

« La situation demeure difficile dans toutes les communautés où il y a des incendies actifs », n’a pas caché M. Westwick lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne.

« Les avions-citernes travaillent sans relâche à travers le territoire pour faire baisser l’intensité des feux et permettre à nos équipes de faire des progrès au sol », a-t-il mentionné.

À Fort Smith, les flammes ne se trouvent plus qu’à quatre kilomètres de la municipalité. Les vents ne collaborent pas non plus, alors qu’ils menacent de pousser le brasier en direction de la ville.

Sur le terrain, les pompiers s’affairent à raser les forêts restantes pour priver le feu de sa principale source d’énergie.

« Plus de 250 personnes et une dizaine d’hélicoptères sont déployées dans le secteur de Fort Smith », a assuré M. Westwick.

Des évacués ramenés à l’ordre

Malgré la proximité des flammes et les opérations de lutte contre les incendies, des personnes tenteraient de retourner à Fort Smith ou envisageraient d’y retourner, selon une porte-parole de l’organisation de gestion des urgences des Territoires du Nord-Ouest.

Les résidants doivent cependant savoir qu’ils seront arrêtés aux points de contrôle qui ont été mis en place et qu’on leur demandera de confirmer qu’ils sont des travailleurs essentiels d’une communauté évacuée avant de pouvoir passer, a souligné Jennifer Young.

Fort Smith a été évacuée de ses quelque 2500 habitants depuis plus d’une semaine.

« On espère avoir de bonnes nouvelles à vous donner bientôt », a mentionné Mme Young.

« Un marathon, pas un sprint »

Par ailleurs, les flammes sont toujours à environ huit kilomètres de Hay River, qui se trouve à l’extrémité sud du Grand lac des Esclaves. M. Westwick s’attend à une semaine difficile dans cette région, en raison des conditions chaudes et sèches, en plus de la présence de vents changeants.

Les 20 000 habitants de Yellowknife ont reçu l’ordre de fuir leur domicile la semaine dernière. Ils sont depuis hébergés en Alberta et dans d’autres régions plus au sud.

Selon M. Westwick, une quantité « négligeable » de pluie est tombée pendant la nuit, mais les pompiers ont tout de même pu passer à une attaque directe pour éteindre les flammes.

« Nous restons d’avis qu’il est très peu probable que l’incendie atteigne la périphérie de Yellowknife au cours des trois prochains jours », a-t-il affirmé.

« [Mais] c’est un marathon, pas un sprint. »

Le gouvernement fédéral assure son soutien

À la retraite du cabinet fédéral, à Charlottetown, le ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, a confirmé que le gouvernement était déjà en pourparlers avec les Territoires du Nord-Ouest pour trouver une façon d’aider à ramener les évacués en toute sécurité sur le territoire.

« La situation reste dangereuse », a-t-il reconnu, ajoutant toutefois que les discussions sur les mesures logistiques à prendre pour le retour des personnes évacuées sont déjà en cours.

« J’espère que ce sera la prochaine étape », a-t-il mentionné.

La ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, a quant à elle soutenu que pour les Premières Nations, le gouvernement fédéral devait financer le coût des évacuations.

« Nous nous sommes engagés à couvrir tous les frais d’évacuation et de retour admissibles, qui sont encore indéterminés, car, bien sûr, les incendies brûlent encore », a-t-elle expliqué.

L’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest devrait aussi être rappelée pour examiner une loi visant à retarder les prochaines élections territoriales, prévues le 3 octobre, en raison des incendies de forêt.