(Montréal) Les Jésuites du Canada ont publié lundi une liste de prêtres et de frères visés par une ou plusieurs allégations de nature sexuelle. Selon les Jésuites, ils ont été « accusés de manière crédible » d’avoir agressé sexuellement des mineurs au cours des sept dernières décennies à travers le pays.

Au total, 27 noms apparaissent sur le document publié à la suite d’un audit entamé en 2020. Cet audit a examiné des documents remontant jusqu’aux années 1950 sur « tous les cas d’abus et de non-respect des limites », indique un communiqué des Jésuites du Canada.

Seuls trois hommes nommés dans cette liste sont encore vivants aujourd’hui. Les deux jésuites québécois faisant l’objet de plusieurs allégations sont morts en 1974 et en 1992.

Cette divulgation des noms fait partie des efforts des Jésuites pour promouvoir la transparence, la responsabilité, la justice, mais aussi contribuer à la guérison des survivants d’agressions sexuelles, explique l’ordre religieux dans un communiqué.

La plupart des agressions ont été révélées après la mort de l’agresseur présumé, et certains cas n’ont jamais abouti à des poursuites criminelles ou civiles.

Dans le communiqué, le supérieur provincial des Jésuites au Canada, Erik Oland, indique que « bien qu’un examen aussi exhaustif que possible des dossiers ait été effectué, il est toujours possible que d’autres noms apparaissent ».

« Favoriser la guérison »

« Tout le monde ne considérera pas la publication de la liste comme une mesure positive, admet le père Oland. Nous sommes conscients que le fait de voir le nom d’un agresseur imprimé peut rouvrir de vieilles blessures. »

« Nous publions cette liste en partie à la demande des victimes et des groupes de défense des victimes afin de favoriser la guérison, de reconnaître la gravité de leur traumatisme et de leur souffrance, de valider leur expérience et de promouvoir la justice et la transparence. »

L’école secondaire Loyola, le collège Jean-de-Brébeuf et le collège Saint-Charles-Garnier sont parmi les établissements scolaires québécois où les hommes ciblés par les allégations ont pratiqué leurs activités pastorales.

« C’est une initiative des Jésuites et non du Collège. Nous saluons toutefois le courage des gens qui ont pris la parole pour dénoncer et la démarche des Jésuites pour instaurer une transparence », a commenté Jonathan Gagné, directeur des communications au collège Jean-de-Brébeuf. Le collège privé situé à Montréal affirme ne pas détenir d’information quant à la nature des gestes commis et le contexte dans lequel ils se sont déroulés.

Avec La Presse Canadienne