(Ottawa) La Gendarmerie royale du Canada (GRC) enquête sur un incident au cours duquel la vice-première ministre Chrystia Freeland a fait l’objet de harcèlement verbal à Grande Prairie, en Alberta, vendredi dernier.

Une vidéo publiée sur Twitter par un compte qui exprime son opposition aux mesures de santé publique liées à la COVID-19 montre Mme Freeland entrant dans un ascenseur tandis qu’un homme de grande taille s’approche d’elle, lançant des sacres et la traitant de « traître ».

L’homme dans la vidéo se dresse devant les portes ouvertes de l’ascenseur et dit à Mme Freeland de quitter l’Alberta, tandis qu’une femme lui dit : « Tu n’as pas ta place ici. »

Dans une déclaration, la porte-parole de la GRC, Robin Percival, affirme que les actions physiques ou verbales en personne ou en ligne peuvent avoir des effets importants et peuvent être contraires à la loi.

Elle dit que lorsque le seuil d’une accusation criminelle est atteint, la GRC ou le service de police compétent peut procéder à des arrestations et porter des accusations.

Si le seuil criminel n’est pas atteint, la GRC examine les menaces et les commentaires désobligeants du point de vue du renseignement.

En vertu des règlements de la GRC, les députés peuvent bénéficier de la protection de la GRC au Canada et à l’étranger, au besoin.

« Pour des raisons de sécurité, la GRC ne commente pas les détails en ce qui concerne les mesures de sécurité accordées à la vice-première ministre », a expliqué Mme Percival.

Les mesures de protection sont fondées sur le renseignement et sont proportionnelles à toute menace et tout risque évalués par la GRC, le Centre intégré d’évaluation du terrorisme (CIET) et d’autres partenaires, a-t-elle ajouté.

« La GRC revoit continuellement ses mesures et pratiques de protection en place afin d’assurer un environnement sûr et sécurisé pour les personnes protégées », a-t-elle ajouté.

L’épisode impliquant Mme Freeland a suscité une condamnation généralisée et a incité de nombreux politiciens à dénoncer une hausse des incidents de harcèlement et de menaces envers des élus.

Questionné sur ce sujet mardi alors qu’il faisait une annonce en matière de logement à Kitchener, en Ontario, le premier ministre Justin Trudeau a souligné que des évènements tels que la pandémie de COVID-19 et la crise des décès attribuables aux opioïdes ont entraîné beaucoup d’anxiété et de frustration au sein de la population.

« Il y a énormément de stress et de pression sur les gens et malheureusement il n’y a pas de solutions simplistes qui vont fonctionner. Ce dont nous avons besoin en tant que société, ce sont des conversations robustes, mais respectueuses et raisonnables sur le pays qu’on est en train de bâtir », a-t-il dit.

M. Trudeau a, du même souffle, appelé les politiciens, leaders communautaires et dirigeants d’institutions à éviter « d’amplifier ces peurs, mais de trouver des solutions qu’on peut bâtir ensemble pour que les gens puissent se voir dans l’avenir ».

La veille, le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a soutenu qu’il était important de « faire baisser la température », ajoutant que les responsables fédéraux gardaient des options ouvertes pour mieux faire face au phénomène.

Il a ajouté que les cas d’agressions verbales et d’autres comportements répréhensibles visent en particulier les femmes, les personnes de couleur et les peuples autochtones.