(Joliette) Une cérémonie en l’honneur de Joyce Echaquan a eu lieu mardi aux abords de l’hôpital de Joliette, où la femme atikamekw est morte dans des circonstances troublantes il y a un an jour pour jour.

La famille de Joyce Echaquan, accompagnée de plusieurs membres de la communauté atikamekw, s’est engouffrée avec lourdeur sous un chapiteau blanc, où a eu lieu la cérémonie. Certains étaient vêtus d’habits traditionnels, d’autres portaient du mauve, la couleur préférée de la défunte mère de famille.

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« Aujourd’hui, on se souvient d’une femme douce, charmante et attentionnée qui aimait beaucoup ses enfants », a déclaré Constant Awashish, Grand Chef du Conseil de la National atikamekw.

Un an plus tard, le triste sort réservé à Joyce Echaquan, morte sous les propos dégradants de deux soignantes du Centre hospitalier de Lanaudière à Joliette, laisse toujours une plaie béante.

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M. Awashish insiste : il y a encore beaucoup d’efforts à faire par rapport aux enjeux autochtones. « Il y a eu du changement. Mais ça se traduit beaucoup en mots, moins en actions. »

La tragédie de Joyce Echaquan aura permis de mettre un visage sur une réalité occultée, estime-t-il.

La vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, et le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, étaient eux aussi présents pour souligner ce triste anniversaire.

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Ian Lafrenière et Geneviève Guilbault

Ils n’ont finalement pas pris la parole et ne se sont pas adressés aux médias.

Carol Dubé, conjoint de Mme Echaquan, et Paul-Émile Ottawa, chef de Manawan, lui ont rendu hommage.

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Carol Dubé, le conjoint de Joyce Echaquan.

Un sujet est demeuré sur toutes les lèvres, dans toutes les allocutions des parents et proches de la défunte : le gouvernement Legault refuse toujours de reconnaître le concept de racisme systémique.

Paul-Émile Ottawa, chef de Manawan, estime qu’un an après la tragédie, il est temps de se rendre à l’évidence.

« Nous réclamons que justice soit faite pour Joyce. Je rappelle au gouvernement qui était représenté ici même qu’il est de leur devoir de reconnaître l’existence de ce fléau », a-t-il déclaré avec des trémolos dans la voix.