(Hong Kong) Le Canada a averti ses citoyens jeudi que les autorités de Hong Kong peuvent les empêcher de quitter la ville, en vertu d’une nouvelle loi qui a suscité des craintes d’interdictions de sortie du territoire telles que pratiquées en Chine continentale.  

La loi, qui confère au chef de l’immigration le pouvoir d’empêcher les gens de monter à bord d’avions à destination ou au départ de la ville, est entrée en vigueur dimanche.

« En vertu de cette modification, des personnes, y compris des étrangers, pourraient être incapables de quitter le territoire », a indiqué le compte Twitter des conseils aux voyageurs du Canada.  

Le tweet renvoyait à un avis actualisé qu’Ottawa a publié mardi et qui mentionnait spécifiquement ces nouvelles règles.

« Il se peut que vous ne soyez pas conscient que vous faites l’objet de restrictions de mouvement jusqu’à ce que vous essayiez de quitter Hong Kong », indique l’avis.

« En l’absence de législation clarifiante, ces nouveaux pouvoirs peuvent concerner des enquêtes sur une personne, sa famille ou un employeur, ainsi que des affaires criminelles et civiles. »

Les « interdictions de sortie » sont souvent utilisées par la Chine continentale contre les militants qui défient les autorités, mais aussi des hommes d’affaires impliqués dans des litiges commerciaux.  

Certains pays occidentaux, dont les États-Unis et la Grande-Bretagne ont critiqué la loi, mais le Canada est le premier à mentionner explicitement le risque d’interdiction de sortie dans un avis aux voyageurs.

Le gouvernement de Hong Kong affirme que la loi ne sera pas appliquée aux personnes qui quittent la ville et qu’elle vise à empêcher les immigrants irréguliers d’arriver.

Mais le libellé ne limite pas le pouvoir aux vols ou aux immigrants à l’arrivée, et les experts juridiques affirment qu’il pourrait également être appliqué à toute personne essayant de quitter Hong Kong.

Pour répondre à ces préoccupations, le gouvernement de Hong Kong a déclaré en avril qu’il rédigerait une législation subsidiaire précisant que la loi ne s’appliquerait qu’aux vols entrants.