L'Australie, c'est un continent. Si on la visite pendant trois semaines, il faut faire des choix. Le mien: rester pas trop loin de la côte Est pour profiter de Sydney, des montagnes, des vignobles et des magnifiques plages.

Sydney, km: 0

Une trentaine d'heures après avoir quitté Montréal, me voilà à Sydney. Les yeux mi-clos, je n'ai qu'une envie: prendre une bonne douche avant d'aller arpenter la ville.

Premier constat: Sydney est une ville d'eau. Si vous aimez Barcelone ou Hong-Kong parce qu'elles ont mis en valeur leur caractère aquatique, vous allez adorer la belle australienne.

Dans le centre des affaires, au coeur de Sydney, on peut même voir des filles en sandales qui portent un bikini sous leur t-shirt et des gars qui montent dans le bus avec leur planche de surf, comme à New York on transporte banalement son porte-documents.

Deuxième observation: les vieilles pierres sont rares. Sydney est jeune, moderne, à l'image de ce pays où les colons européens ont commencé à débarquer il y a à peine un peu plus de 200 ans. Même l'Opéra de Sydney, cette figure emblématique du pays et de l'architecture moderne - aujourd'hui classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO - a été inauguré en 1973 par la reine Élisabeth II.

Enfin, l'eau est partout. La ville en a tenu compte en se construisant: l'Opéra, le port, les bateaux taxis, les plages, les sentiers qui longent la mer... tout semble conçu pour que le résidant et le touriste puissent profiter de sa présence.

Photo: Alain Roberge, La Presse

Les Montagnes bleues, km: 102

Katoomba: De l'eau, on s'en va dans les Montagne bleues. La distance a beau être courte sur papier, il nous a fallu 2 h 30 pour la parcourir, tellement les orages étaient violents sur la route 4.

En arrivant à Katoomba, le premier réflexe des touristes est de se diriger vers Echo Point, qui offre une vue saisissante sur le canyon. En fait, on a l'impression d'être au Grand Canyon, sauf que le fond de la vallée est verdoyant.

Les plus courageux descendent au fond de cette vallée: des sentiers (et un escalier de 1000 marches) permettent d'agréables randonnées au pied des «Trois soeurs», une des formations rocheuses les plus célèbres des Blue Mountains. Il est possible de prendre un téléphérique pour remonter.

Certains soirs, il y a des spectacles au Clarendon. Lors de notre passage, la Canadienne Ember Swift occupait la scène avec son groupe.

Pour ceux qui apprécient les petites villes faites sur mesure pour les touristes, le village de Leura, juste à côté, offre une rue commerçante qui semble dessinée expressément pour les gens de Sydney venus y passer la fin de semaine.

www.katoomba.nsw.com

Photo: Stéphane Paquet, La Presse

Hunter Valley, km: 135

Cessnock: Au huitième jour de notre séjour, on se dirige vers Hunter Valley, haut lieu de la culture vinicole australienne. Des Montagnes bleues, on peut prendre l'autoroute, mais on opte plutôt pour la route à l'intérieur des terres, question d'apprécier un peu les routes en lacets.

À proximité de Cessnock, les premières vignes apparaissent le long de la route. Bientôt, ce seront les gros complexes qui attendent les visiteurs qui se feront voir.

L'industrie vinicole a su s'organiser en Australie. Cela comporte des avantages certains, comme des viticulteurs qui ont l'habitude de recevoir des clients et des dégustations gratuites presque partout. Des visites organisées sont même offertes, question de ne pas conduire le cerveau imbibé d'alcool.

Le désavantage, c'est que l'âme vinicole qu'on peut sentir dans les vignobles sud-africains, par exemple, n'y est pas, ou très peu. Plusieurs lieux des dégustations de Cessnock ne se trouvent d'ailleurs pas au vignoble des producteurs, mais sont de simples fenêtres pour faire connaître les produits.

Photo: Stéphane Paquet, La Presse

Byron Bay, km: 967

Jusqu'ici, j'ai vu plein de kangourous... mais ils étaient tous morts le long de la route, comme nos mouffettes au mois d'août. Et aucune trace de koalas mangeant des feuilles d'eucalyptus. On décide donc d'arrêter au  Billabong Koala Breeding Center, juste avant Port Macquarie. (www.billabongkoala.com.au)

Les observations zoologiques terminées, on retourne sur la Pacific Expressway, qui n'a d'express que le nom: la route traverse de nombreux villages et la limite de vitesse descend aussi bas que 40 km/h.

Une journée de route plus tard, nous voici donc à Byron Bay, dont le Lonely Planet fait une revue dithyrambique: «Un des meilleurs villages balnéaires d'Australie», peut-on y lire.

Première impression: je me suis trompé de village. En ce début de soirée de janvier, une foule de jeunes de 18-25 ans fait la file pour entrer au «chic» Cheeky Monkey's. Je me sens soudainement bien vieux. Mais en progressant vers le bord de mer, je comprends un peu mieux l'éloge du Lonely Planet. Il y a plein de bars, de l'ambiance et, aussi, des kilomètres de plage.

Photo: Stéphane Paquet, La Presse

Fraser Island, km: 1428

Hervey Bay: Faute de temps, je contourne Brisbane et me rends directement à Hervey Bay. De là, on pourra se rendre à Fraser Island le lendemain, une immense île de sable d'une longueur de 120 km. Le guide explique que le sable vient des formations rocheuses qui forment aujourd'hui les Montagnes bleues.

D'abord, un mot sur Hervey Bay, bourgade sympathique où la petitesse des vagues permettrait à votre grand-mère de venir saucer son gros orteil. Hervey Bay, c'est aussi un extraordinaire spectacle les soirs au coucher du soleil: des centaines de milliers de chauves-souris quittent en même temps les arbres où elles sont perchées pour aller se nourrir dans la pénombre de la nuit.  Impressionnant et gratuit!

Fraser Island fait partie des belles surprises du voyage. À défaut de louer un gros 4X4 (les seuls véhicules autorisés dans l'île), nous avons opté pour une visite guidée d'une journée dans un mégabus qui pourrait servir à faire les tournées du barrage LG2, dans le Grand Nord québécois.(www.fraserisland.net)

Sauf qu'ici, le blanc, ce n'est pas de la neige, mais du sable. Et il y en a pendant 120 km de long sur 15 ou 20 km de large.  Le lac McKenzie, près de la Station centrale, mérite un détour.

Whitsunday Islands, km: 2305

Airlie Beach: La longue route qui mène à Airlie Beach nous fait passer par l'Australie agricole: Rockhampton est la capitale du boeuf alors qu'autour de Mackay, c'est le paradis de la canne à sucre.

En arrivant à l'appartement loué par l'internet, j'ouvre la porte-fenêtre et, surprise, quatre cacatoès m'attendent sur le balcon, quémandant des arachides. C'est le premier signe que nous sommes sous les tropiques!

Ce n'est pas tant Airlie Beach qui m'intéresse que la possibilité de me rendre à la Grande Barrière de corail sans avoir à rouler jusqu'à Cairns. (www.airliebeach.com)

Nous nous retrouvons donc vite sur un bateau rapide, non sans être passé à la pharmacie acheter des comprimés contre le mal de mer. Des pilules fort utiles, si je me fie à la réaction de mes voisins...

Trois heures de bateau plus tard, nous voici en haute mer quand apparaît une forme beige, tout près de la surface. C'est la Grande Barrière. Le bateau s'arrête, les plongeurs se lancent en premier. Pour les moins aventureux, comme moi quand il s'agit de l'eau, le masque, les palmes et le tuba feront l'affaire.

En prime, tout le monde doit toutefois enfiler une superbe combinaison en nylon d'un bleu fluo. À côté de nous, les Télétubbies, c'est de la haute couture! La raison: nous protéger contre les méduses, qui peuvent être mortelles dans ce secteur.

Heureusement, pas de méduse en vue, les coraux sont bien à un mètre ou deux sous nos pieds et les poissons n'ont pas l'air trop apeurés par mon accoutrement.

Airlie derrière nous, il ne reste plus qu'à aller prendre un autre bateau qui, lui,  nous mènera à l'aéroport de Hamilton Island. Sydney, nous revoilà!

Photo: Stéphane Paquet, La Presse