L’ambition de Leylah Annie Fernandez est incontestable. À la fin de la dernière saison, elle s’était fixé des objectifs élevés pour cette année.

Donc, lorsqu’un journaliste lui a demandé si elle était satisfaite de sa progression depuis le début de 2021, sa réponse a été spontanée.

« Non. Je ne suis jamais satisfaite de ma progression. Il y a des choses que je pourrais faire mieux. Mais maintenant, on oublie tout le négatif, on va juste se concentrer sur ce tournoi-là et prendre ça un match à la fois. »

Sur le coup de midi, la Québécoise a été la première de cinq joueuses à défiler en visioconférence devant les journalistes en cette journée des médias de l’Omnium Banque Nationale.

Fernandez a connu une saison exceptionnelle en 2020, compilant une fiche de 20-10 et bondissant du 209e au 88rang mondial.

« J’aimerais bien finir l’année 2021 dans le top 10. Et peut-être gagner quelques rondes de plus dans les Grands Chelems. Me rendre en quart, même en demi-finale », avait-elle dit en novembre dernier, après avoir atteint le deuxième tour des Internationaux des États-Unis et le troisième à Roland-Garros.

Jusqu’ici cette année, elle montre une fiche de 15-13, a décroché un titre – à Monterrey en mars – et son meilleur des trois premiers Grands Chelems a été un deuxième tour à Roland-Garros. Elle est présentement 70mondiale, quatre rangs plus bas que son sommet de la mi-juin.

Quoi qu’il en soit, à 18 ans, elle demeure la deuxième plus jeune du top 75, après l’Américaine Cori Gauff.

Et en ce moment, l’émotion dominante semble être son bonheur de revenir jouer devant les siens. De revenir chez elle tout court, en fait.

« Mentalement et physiquement, je me sens super bien. Je suis tellement heureuse de revenir à Montréal. Ça fait près de deux ans, donc ça fait du bien d’être à la maison et de jouer sur ces courts où j’ai débuté. Je suis prête et excitée », a résumé Fernandez, qui sera aussi du double avec Rebecca Marino.

Au premier tour, la Lavalloise affrontera une qualifiée. Au moment de la rencontre médiatique, elle ne connaissait pas encore l’identité de son adversaire [ce sera la Britannique Harriet Dart, 169e mondiale]. Mais elle prévoyait une dure bataille, quelle qu’elle soit.

« Mon premier match sera difficile. Je ne sais pas encore contre qui ce sera, mais elle aura déjà deux matchs de joués sur ces courts et je suis certaine qu’elle arrivera prête, a-t-elle fait remarquer. Donc, je devrai m’attendre à ce qu’elle joue son meilleur tennis. »

Advenant une victoire, Leylah Annie Fernandez rencontrerait ensuite Bianca Andreescu, 2tête de série.

En ronde des 16 en 2018, à Granby, Andreescu avait battu Fernandez 6-1 et 6-4. La première était 3tête de série. La seconde n’avait que 15 ans.

L’expérience olympique

La dernière fois que la jeune Québécoise a joué dans la métropole, c’était au deuxième tour des qualifications de ce qui était alors la Coupe Rogers, il y a trois ans.

« L’ambiance était incroyable, et j’aimerais bien la revivre. C’est le meilleur tournoi que je peux jouer, à Montréal, avec les Québécois qui viennent soutenir les Canadiens. Surtout que j’ai grandi ici, sur ces courts. J’espère que tout ira bien et de jouer jusqu’à dimanche ! »

Par la force des choses, il y aura moins d’ambiance cette fois parce que beaucoup moins de gens seront dans les gradins.

La COVID-19 a également gâché l’atmosphère des Jeux olympiques de Tokyo, d’où revient Leylah Annie Fernandez après avoir été stoppée au deuxième tour du tableau féminin par la championne de Roland-Garros, la Tchèque Barbora Krejcikova.

Tout cela ne l’a cependant pas empêchée de goûter pleinement à sa première expérience olympique. D’avoir croisé tous ces grands athlètes, les meilleurs du monde dans leur discipline – dont ses cochambreuses, des gymnastes, notamment –, lui laissera de bons souvenirs.

« C’était agréable d’apprendre sur leur sport et de se faire de nouveaux amis. Le village était inspirant pour moi », a-t-elle affirmé.

Mais l’heure est au retour à la vie sur le circuit de la WTA. Avec ce désir immuable qu’elle a de s’améliorer dans toutes les facettes de son jeu.

Un jour à la fois.

Elles ont dit

Ça a été un mois de juillet occupé pour moi. Beaucoup de grands souvenirs et de grands évènements dans ma vie personnelle et dans ma carrière sportive. C’est extraordinaire de vivre ça dans une si courte période de temps.

Elina Svitolina, troisième tête de série, à propos de son mariage avec Gaël Monfils et de sa médaille de bronze pour l’Ukraine aux Jeux olympiques

C’est un peu différent d’être numéro un parce qu’Ashleigh [Barty] et Naomi [Osaka] se sont désistées. Oui, c’est une petite pression et on verra comment je vais la gérer.

Aryna Sabalenka, première de tête de série

2020 était bizarre, mais je ressens 2021 comme une année ordinaire. Il y a eu plusieurs tournois à jouer, certains avec foule, d’autres sans, et il a fallu s’adapter à tout ça, mais je suis heureuse de jouer et d’être de retour à Montréal.

Garbiñe Muguruza, cinquième tête de série, qui n’a pas joué à Montréal depuis 2014