(Rome) Le Comité international olympique (CIO) a réitéré vendredi son inquiétude quant à la construction dans les temps d’une piste à Cortina voulue par le gouvernement italien pour accueillir les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton pour les JO-2026 de Milan Cortina.

Interrogé lors d’une conférence de presse à l’issue d’une visite de trois jours de la commission de coordination du CIO sur l’avancement des préparatifs, Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux, n’a pas pris de pincettes : « Oui, c’est compliqué. Les délais sont très serrés. Sur cela nous sommes très clairs ».

Il a rappelé que la « pré-homologation » du site devait être validée d’ici « mars 2025 pour garantir la sécurité des athlètes », alors que le chantier n’a été lancé que cette semaine, créant d’ailleurs une polémique en Italie, car il a nécessité l’abattage de centaines d’arbres.  

Selon le CIO, aucune piste de bobsleigh n’a jamais été construite « dans un délai aussi court ».

La présidente de la commission de coordination des JO-2026, la Norvégienne Kristin Kloster, a elle aussi exprimé ses doutes, rappelant que le CIO n’avait « pas recommandé la construction de nouvelles structures », car ce chantier est onéreux (82 millions d’euros) et présente peu d’intérêt pour la population locale et même pour les sports concernés.

« Nous surveillons les délais tout en sachant qu’il y a très peu de temps entre maintenant et mars 2025 pour livrer une telle structure », a-t-elle affirmé. « C’est pourquoi le comité d’organisation a décidé de prendre des mesures pour un plan B », à savoir le recours des installations déjà existantes à l’étranger, a-t-elle rappelé.

« Nous n’avons pas recommandé la construction de nouvelles installations », a-t-elle rappelé. « Les autorités italiennes le voulaient […] Nous respectons cette décision ».

Le feuilleton à rebondissements autour de cette installation a singulièrement écorné l’image des JO-2026 et des organisateurs.

En octobre, ils avaient annoncé que, faute de piste en Italie, ils allaient déplacer hors du pays les épreuves, du jamais vu dans l’histoire des JO d’hiver.

Mais désireux d’éviter ce qu’il considérait comme un camouflet alors qu’il a mis le « Made in Italy » au centre de son action, le gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni avait relancé l’idée de la construction d’une piste à Cortina, comme initialement prévu lorsque la candidature italienne avait été retenue en juin 2019.