Après ses joueurs à la fin de la semaine dernière, c'était le tour de l'état-major du Canadien de faire la tournée des hôpitaux pour enfants, lundi. Les sourires fusent dans ce genre de circonstances, et ceux de Marc Bergevin que Michel Therrien n'étaient pas forcés. Car les deux hommes se disent confiants qu'une entente soit à portée de main et que le lock-out puisse bientôt prendre fin.

«On a vécu des hauts et des bas depuis le début du conflit et la fin de la semaine dernière a été un autre de ces bas, a convenu Bergevin. Peut-être suis-je trop optimiste, mais je crois qu'on va avoir des matchs dans un avenir rapproché.»

Même enthousiasme du côté de son entraîneur, dont le plan de camp d'entraînement - quelle qu'en soit la longueur - ne pourrait être plus prêt.

«On vit d'espoir, a dit Therrien. Je suis confiant que ça va se régler. Il semble qu'ils soient très près d'une entente alors c'est encourageant.»

Dans la mesure où le conflit parvient à se régler, toutes les équipes seront soumises à un camp d'entraînement accéléré. C'est loin d'être l'idéal pour Therrien, qui devra transmettre sa vision et asseoir son autorité en un temps record.

«Pour un nouveau personnel, ce n'est pas facile à accepter parce qu'il y a tellement de nouvelles choses que l'on veut implanter, a-t-il fait remarquer. Si les joueurs finissent par se présenter à un camp d'entraînement, ils devront être réceptifs le plus rapidement possible.»

Galchenyuk serait invité

Si le lock-out prend fin au cours des deux prochaines semaines et que la ligue est en mesure d'amorcer ses activités au début janvier, les formations de la LNH se prépareront à l'ouverture du calendrier au moment où se mettront en branle le Championnat du monde junior à Ufa, en Russie.

Néanmoins, le Canadien ira de l'avant avec son intention d'inviter au camp l'espoir Alex Galchenyuk, du Sting de Sarnia. Galchenyuk, qui est considéré comme un joueur de premier plan au sein de l'équipe des États-Unis, devrait alors faire son deuil des Mondiaux afin de répondre à l'appel du Tricolore.

«Il faudrait voir comment il se comporterait face à des joueurs de la LNH mais, avec ce qu'il a démontré jusqu'à maintenant, il mérite amplement de prendre part aux séquences d'entraînement qu'on a élaboré, a indiqué Michel Therrien.

«En raison de son début de saison et de son calibre de jeu, il y a une possibilité qu'il puisse rester à Montréal, a renchéri Bergevin. Je veux être certain de pouvoir évaluer son jeu.»

Les deux hommes se sont dits à l'aise avec la décision de Jacques Beaulieu, à Sarnia, d'employer Galchenyuk à l'aile.

«On le voit comme un joueur de centre, mais c'est sûr que j'encourage fortement les joueurs à faire preuve de polyvalence, a soutenu Therrien. C'est un avantage pour lui comme pour l'organisation.»

La fin du lock-out aiderait les Bulldogs

Si tout l'état-major piaffe d'impatience à l'idée de voir le Canadien retourner finalement au travail, Bergevin espère par ailleurs que la fin du conflit puisse donner une bouffée d'air frais aux Bulldogs de Hamilton.

«Certaines équipes de la Ligue américaine comptent sur cinq ou six joueurs de la LNH dans leurs rangs, a rappelé le DG. Si le conflit se règle et que ces joueurs-là partent, le niveau de la ligue va baisser et les Bulldogs vont en bénéficier.»

Car très peu de joueurs parmi les hommes de Sylvain Lefebvre sont susceptibles de passer la deuxième moitié du calendrier à Montréal. La jeune formation doit continuer de faire patiemment ses classes.

«Dès le début on savait ce qui nous attendait, a souligné Bergevin. Tant que nos jeunes avancent et s'améliorent, c'est ce qui importe.»

Le DG n'a pas exclu la possibilité d'ajouter un vétéran aux Bulldogs afin d'ôter un peu de responsabilité aux jeunes éléments. Il l'a déjà fait à la ligne bleue en faisant appel à Mike Commodore, un vétéran de sept saisons dans la Ligue nationale.

«C'est un gars d'expérience et c'est un gros bonhomme, a rappelé Bergevin. Je sais qu'il a eu un peu de difficulté l'an dernier à Detroit et Tampa Bay, mais il constitue une option pour le Canadien.»

Bergevin n'a pas aidé Mario Lemieux

Finalement, Marc Bergevin a coupé court aux rumeurs en provenance de Pittsburgh à l'effet qu'il a participé à un jeu de coulisses mené par Mario Lemieux, la semaine dernière, visant à donner un nouveau souffle aux négociations. L'initiative de Lemieux, selon ce qu'avançait ce week-end le Pittsburgh Tribune-Review, cherchait à donner voix à des formations plus modérées. Pour y parvenir, Lemieux aurait sollicité une filière québécoise comprenant Pat Brisson, l'agent de Sidney Crosby, ainsi que d'autres intervenants comme Luc Robitaille de même que Bergevin.

«J'ai vu Mario à New York, on s'est parlé, mais je n'ai pas joué de rôle quelconque», a indiqué Bergevin, qui est un ami proche de l'ancienne vedette des Penguins.

Photo: Bernard Brault, La Presse

Alex Galchenyuk