Dès l'élimination du Canadien samedi, deux tâches attendaient Marc Bergevin. La première, rarement agréable, a été complétée lundi avec son bilan de fin de saison devant les journalistes. La seconde ne fait que commencer et s'annonce complexe.

Pendant les deux prochains mois, le directeur général du Tricolore passera de nombreuses heures avec ses principaux adjoints et l'entraîneur-chef Claude Julien pour poser les bases de la prochaine campagne.

Bergevin devra d'abord planifier la séance de repêchage, les 23 et 24 juin à Chicago, où le Canadien sélectionnera autour du 20e rang en première ronde. En même temps, il devra scruter la liste des joueurs susceptibles de réclamer leur autonomie à compter du 1er juillet. Enfin, il devra peser le pour et le contre de toute transaction potentielle incluant des membres réguliers de sa formation dans l'espoir de dénicher ce fameux joueur de centre numéro un qui manque tant à l'équipe.

Or, si l'on doit se fier aux propos qu'il a tenus lundi, Bergevin n'est pas prêt à procéder à de grands chambardements. De plus, il n'a jamais été entiché par le marché des joueurs autonomes, malgré les embauches l'été dernier d'Alexander Radulov, du gardien substitut Al Montoya et du défenseur Zach Redmond.

En attendant de découvrir les intentions de Bergevin, son premier mandat sera d'établir sa liste de protection en vue du repêchage d'expansion des Golden Knights de Las Vegas.

Bergevin, qui est assuré de perdre un joueur - ni plus, ni moins -, devra dévoiler sa liste de protection le 17 juin. Il y a fort à parier qu'elle inclura sept attaquants, trois défenseurs et le gardien Carey Price plutôt que l'autre option de huit patineurs et un gardien.

De jeunes joueurs tels Artturi Lehkonen, Michael McCarron, Nikita Scherbak, Mikhail Sergachev, Noah Juulsen, Brett Lernout et le gardien Charlie Lindgren n'ont pas à être protégés, contrairement à Charles Hudon.

Parmi les attaquants, Bergevin protégera fort probablement Max Pacioretty, Andrew Shaw, Brendan Gallagher, Alex Galchenyuk, Paul Byron et Phillip Danault.

Le septième pourrait être Radulov, si Bergevin et l'attaquant russe, joueur autonome sans compensation, en viennent à une entente de plusieurs saisons - une condition sine qua non aux yeux de Radulov - avant le 17 juin.

Mais si les deux parties n'arrivent pas à trouver un terrain d'entente avant cette échéance et que Radulov n'est pas protégé, les Golden Knights pourraient négocier avec l'agent de Radulov pendant une période de 48 heures et lui offrir un contrat avant le 21 juin, jour où ils feront connaître leur liste de 30 joueurs.

Après les ennuis offensifs du Tricolore face aux Rangers de New York, le départ de Radulov, surtout dans de telles circonstances, serait certainement mal perçu et risquerait de faire reculer l'équipe.

Mais le fait que Radulov ait clairement signifié que son premier choix est Montréal, une ville qu'il dit adorer et où les partisans l'ont rapidement adopté et aimé, pourrait faciliter le processus.

À la ligne bleue, Bergevin sera confronté à une situation semblable avec le vétéran Andrei Markov, un autre joueur autonome sans compensation, qui s'est dit intéressé à terminer sa carrière avec le Canadien.

Bergevin pourrait prendre le pari d'attendre après le 21 juin pour en venir à une entente avec Markov et ne pas le protéger en pensant que les Golden Knights ne voudront pas d'un défenseur âgé de 38 ans.

S'il exclut Markov de sa liste de protection, Bergevin aura ensuite à décider lequel entre Nathan Beaulieu et Jordie Benn s'ajoutera à Shea Weber et Jeff Petry, dont le contrat inclut une clause de non-mouvement.

Benn, qui est sous contrat pendant deux autres saisons à 1,1 milllion $ US, a fait bonne impression depuis son arrivée, mais a connu des séries difficiles et sa place est au sein d'un troisième tandem défensif.

Beaulieu, un choix de première ronde, continue de laisser un peu tout le monde sur son appétit au point où il s'est retrouvé sur la passerelle alors que ses coéquipiers disputaient un match sans lendemain, samedi soir. Les habiletés sont là, la régularité, pas encore. Et Bergevin a été clair à son sujet: il est à la croisée des chemins.

Quant à Alexei Emelin, son contrat de 4,1 millions $ US valide pendant une autre saison et son jeu parfois erratique assurent qu'il ne sera pas protégé.