(Washington) Randall Stephenson a démissionné de son poste au conseil d’administration du circuit nord-américain de golf (PGA Tour) en raison de « sérieuses inquiétudes » concernant l’accord controversé de fusion conclu avec les bailleurs de fonds saoudiens du circuit dissident LIV, a affirmé dimanche le Washington Post.

Le journal a indiqué avoir obtenu une copie de la lettre de démission, datée de samedi, avec effet immédiat, de l’ex-directeur général d’AT & T.

Le conseil d’administration, composé de 10 membres, doit approuver l’accord annoncé le mois dernier par Jay Monahan, commissaire du PGA Tour, et Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds d’investissement public saoudien (PIF), pour qu’il puisse être finalisé.

Dans sa lettre où il fait part de « sérieuses inquiétudes » sur le fait que la fusion « se soit concrétisée sans la supervision du conseil d’administration » dont il fait partie depuis 2012, Stephenson affirme que ce « n’est pas un accord que je peux évaluer objectivement ou soutenir en toute conscience, en particulier à la lumière du rapport des services de renseignement américains concernant Jamal Khashoggi en 2018 ».

Le meurtre du journaliste du Washington Post en 2018 a été imputé à des agents saoudiens et fait partie des atteintes aux Droits de l’homme cités par les nombreux critiques du circuit dissident soutenu par l’Arabie saoudite, qui a utilisé des dotations faramineuses pour attirer les meilleurs joueurs du PGA Tour depuis son premier évènement il y a 13 mois.

La révélation surprise d’un accord de fusion a été un choc pour la plupart des joueurs alors que le PGA Tour avait exclu de ses compétitions les golfeurs l’ayant quitté pour le LIV.

Selon le Washington Post, Stephenson avait l’intention de démissionner le mois dernier, mais il a retardé sa décision après que Monahan a pris un congé pour faire face à des problèmes médicaux non spécifiés.

Le PGA Tour a annoncé vendredi que Monahan reprendrait ses fonctions le 17 juillet, après une audition prévue mardi par les législateurs américains sur l’accord PGA-LIV, au cours de laquelle deux responsables du PGA Tour doivent témoigner.