Le tir décisif de Tony Parker qui a permis à San Antonio de gagner le match 1 de la finale NBA face à Miami a fait exploser la notoriété du Français aux États-Unis, où «The Shot» était sur toutes les lèvres, mais le meneur des Spurs compte bien garder la tête froide.

«Franchement, c'est sympa d'avoir du crédit. Mieux vaut tard que jamais», s'amusait Parker vendredi à propos du déferlement médiatique et de l'emballement de la twittosphère qui ont suivi sa prestation magistrale jeudi et ce «tir de malade», génial et chanceux, à cinq secondes de la fin.

«J'ai fait toute ma carrière "under the radar", comme on dit aux États-Unis et ça ne m'a jamais dérangé. On aime bien ça à San Antonio», ajoutait «TP», qui, malgré sa saison en tout point exemplaire, n'a pas été désigné dans la première équipe d'étoiles de la NBA, mais dans la deuxième.

«C'est clair que cette action va marquer ma carrière, mais en même temps, ça ne vaudra rien si on ne gagne pas le titre», poursuivait-il.

Parker a pu revoir son action à satiété, car elle est passée en boucle, décortiquée sous toutes les coutures et commentée à toutes à les sauces.

«Bien sûr que je l'ai revue, ce n'est pas tous les jours que tu mets un tir comme ça ! Je n'ai pu dormir que trois heures, j'étais trop excité», a confié le Français après l'entraînement des Spurs.

«Je n'ai jamais paniqué même si j'ai failli perdre la balle plusieurs fois, a-t-il expliqué. Quand je suis tombé par terre (à genoux, ndlr), j'ai regardé du coin de l'oeil combien de temps il restait (à l'horloge des 24 secondes) et je savais que j'avais le temps de faire une feinte et de mettre le tir. Il y a une part de chance. Dans toutes les finales, il y a une action dont les gens vont parler, c'est génial de faire partie d'une action comme ça.»

Le Français (21 points dont 10 dans le dernier quart temps) a également montré à quel point il était devenu le leader des Spurs en proposant, lors d'un temps mort dans les derniers instants du match, un schéma défensif à son entraîneur Gregg Popovich, qui l'a validé. Tel un entraîneur, «TP» est alors allé expliquer le schéma à ses équipiers, tout ouïe, sans que le coach s'en mêle.

«Ce n'est pas rare, a déclaré Popovich. Cela arrive à Manu (Ginobili), Tim (Duncan) ou Tony de le faire. Tony avait un message à faire passer.»

«Cela fait partie de ma nouvelle dimension dans cette équipe, a expliqué de son côté Parker. J'avais une vision de ce qu'on pouvait faire défensivement sur la dernière possession et je l'ai transmise aux autres.»