Depuis le début de la saison, la NBA s'attaque de front au flopping, phase de jeu au cours de laquelle certains joueurs accentuent un contact dans le but d'obtenir une faute offensive adverse. Dorénavant, la ligue, grâce aux reprises vidéo, pourra imposer des amendes de 5000 $ - 30 000 $ pour la cinquième offense - et même des suspensions aux multirécidivistes.

Les voix s'élevaient depuis plusieurs années pour que la NBA trouve un moyen de diminuer ces simulations. Imposer une pénalité financière permettra-t-il d'enrayer le phénomène?

«Quand on va chercher dans le portefeuille, les gens écoutent. Peu importe si on gagne 10 millions ou 20 000 $ par année», croit Pascal Fleury, ancien membre de la sélection canadienne.

Si, en tant que joueur, ce dernier a déjà eu recours à cette stratégie avec plus ou moins de réussite, il y voit une manière de favoriser les têtes d'affiche de la NBA.

«Les joueurs dominants sont des joueurs costauds et, on le sait, les ligues professionnelles font de l'argent grâce au spectacle. Pour donner un avantage à ces joueurs-là, la nouvelle règle donne plus de pouvoir aux joueurs offensifs lorsqu'ils attaquent le panier. Par exemple, la seule façon de défendre contre LeBron James est de tomber par terre.»

Les manuels d'histoire désignent le Serbe Vlade Divac comme l'un des pionniers de cette stratégie, au début des années 90. Il y a deux saisons, le Brésilien Anderson Varejao et l'Argentin Manu Ginobili ont été nommés par leurs pairs comme les deux joueurs les plus truqueurs. Pour Fleury, la chose est surtout l'apanage des «joueurs étrangers» et «des plombiers qui sont amenés à surveiller certaines vedettes».

Ancien membre des Harlem Globe Trotters avant une carrière professionnelle sur quatre continents, Fleury organise maintenant des conférences et des camps destinés aux plus jeunes joueurs. Contrairement à d'autres entraîneurs, il refuse de montrer le flopping à ses apprentis.

«J'aime mieux enseigner aux benjamins et, pour moi, cela ne fait pas partie des bases du basket. Je préfère montrer à bien défendre. Je n'aborde pas cette simulation avec mes joueurs, mais si un adversaire les frappe réellement, je leur dis de se laisser tomber.»