La saison dernière aura été frustrante pour les partisans des Bobcats de Charlotte, qui ont vu leur équipe se contenter d'une maigre fiche de 7-59. Mais aussi pour leur propriétaire, Michael Jordan. La légende de la NBA ne compte pourtant pas lâcher la franchise.

«Je n'ai pas l'intention de partir, a-t-il assuré. À cause de mon côté compétitif, je veux toujours réussir. On dit de moi que si je ne sais pas comment faire, je vais trouver comment faire. Je ne suis pas entré dans ce domaine pour en sortir aussi facilement. Évidemment, je veux renverser les choses le plus rapidement possible. Mais ça prend du temps. Je suis attaché à ce club et je veux le léguer à ma famille et à mes enfants. Et je veux que ça se fasse à Charlotte.»

Propriétaire des Bobcats depuis mars 2010, Jordan a pourtant dû se mordre les doigts lors de la dernière saison. Avec seulement 10,6% de victoires, l'ancienne équipe de Boris Diaw a terminé avec le plus mauvais bilan de l'histoire de la NBA, détrônant ainsi les Sixers de la saison 1972-1973 qui détenaient le record avec neuf victoires pour 73 défaites (11% de victoires). La légende vivante a même quitté sa place sur le banc de touche pour rejoindre une suite grand luxe, plus loin du parquet.

Mais il n'a pas lâché la concession et ne compte pas le faire aujourd'hui. Malgré un club «qui a touché le fond», MJ23 a assuré avoir rejoint les Bobcats «sur le long terme». Même s'il sait que transformer la franchise en vainqueur ne sera pas aisé.

«Est-ce qu'on est une équipe qui peut aspirer aux séries? Allons, soyons sérieux, a assuré Jordan. Mais on doit se remettre dans le droit chemin. Je ne suis vraiment pas content du scénario de la saison dernière. C'était très très frustrant.»

Détenteur de six bagues de champion de la NBA avec les Bulls de Chicago, Jordan en est sûr: avec Mike Dunlap, il tient l'entraîneur qui peut tout changer. Le technicien de 55 ans est en effet réputé pour sa rigueur et son amour des choses simples.

«Toutes ces années, les bases ont été oubliées, a poursuivi Jordan. Nous n'avons pas de vedette pour porter l'équipe, il nous faut donc une équipe qui joue en équipe. C'est ça que j'aime chez Dunlap: il va nous ramener vers des choses plus simples: des passes, des pivots, des courses et de bons tirs... Tout ce qu'on a perdu ces derniers temps.»

Car le plus grand joueur de basket-ball de tous les temps soutient son entraîneur. Et tant pis pour les joueurs qui ont eu du mal à s'adapter aux séances-marathon de Dunlap (plus de quatre heures par moments!). L'ancien arrière des Bulls a même eu une discussion avec ses joueurs, leur expliquant qu'il fallait prendre le pli ou s'en aller.

«L'année dernière, on a tout changé dans l'organisation. Maintenant, on essaie de reconstruire. C'est une nouvelle étape. Avoir un entraîneur, jeune, qui comprend notre vision pour l'équipe et ensuite aller chercher des joueurs libres qui vont s'accorder avec cette vision.»

Cette année, les Bobcats ont ajouté un peu d'expérience à un groupe jeune, en signant Brendan Haywood (32 ans, ex-Wizards et Mavs), en allant chercher Ben Gordon (29 ans, ex-Bulls et Pistons) puis en débauchant Ramon Sessions (26 ans) des Lakers de Los Angeles. Ces trois joueurs ont su apporter leur talent et leur habitude des combats de la NBA, même si aucun d'entre eux n'a le profil d'un joueur de concession.

En attendant, Jordan reste conscient des limites de ses Bobcats. Il n'attend pas une place en séries ou un certain nombre de victoires. Il attend juste que les hommes de Dunlap soient, le 1er février, meilleurs qu'au coup d'envoi de la saison, vendredi, face aux Pacers de l'Indiana.