Sur la lancée de dernières séries, Joakim Noah réussit un début de saison canon pour mener Chicago à la première place provisoire de la division centrale en NBA.

Avec quatre victoires en six matchs, les Bulls vivent un bel automne et le pivot français contribue activement à ensoleiller les journées des jeunes taureaux. Depuis fin octobre, le fils de Yannick rayonne sur les parquets, pour sa troisième saison en NBA.

Il a battu Parker (San Antonio) et Diaw (Charlotte) qu'il avait brièvement côtoyés cet été en équipe de France. Il a arrêté le roi Lebron James sur une dernière action décisive pour battre Cleveland.

Et livré trois «double-double» (deux statistiques à deux chiffres) en six rencontres pour afficher une moyenne de 11,3 points, 11 rebonds et 2,3 contres par match après avoir battu samedi son record en carrière avec 21 points contre Charlotte.

A Chicago, tout le monde est sous le charme. «Il progresse à vue d'oeil», s'enthousiasme le Daily Herald. «Aussi dingue que ça paraisse, Noah est devenu l'un des douze meilleurs pivots de la NBA», écrit le Chicago Times. Même le légendaire Scottie Pippen, six titres NBA avec les Bulls, y va de son compliment: «Je ne l'ai encore jamais vu jouer aussi bien».

«Un tout nouveau Noah», résume le chroniqueur Nick Friedell qui s'étonne, comme tous les observateurs, de la mue du Français. Noah avait certes réussi de bonnes séries la saison dernière, mais son début de carrière a surtout été marqué par ses écarts en dehors du terrain: arrestation en possession de cannabis, problèmes disciplinaires avec ses coéquipiers...

Épaules plus carrées

«J'ai mûri», explique le longiligne (2,11 m, 105 kg) Français de 24 ans. Il a aussi «beaucoup travaillé» pour accompagner une maturité grandissante par une présence plus intimidante sur le terrain. Si l'équipe de France a dû faire sans lui à l'Euro, le joueur tire aujourd'hui profit des «nombreuses heures passées au gymnase cet été».

Avec quatre kilos de muscles supplémentaires, des épaules plus carrées et des jambes plus solides, il peut davantage faire face dans la raquette. Cela s'est vu jeudi face au monumental Shaquille O'Neal (2,16 m, 147 kg). La longue tige hystérique est en train de devenir un arbre, et sans perdre son énergie.

«Je suis impressionné par son activité, c'est le type de joueur qu'il vaut mieux avoir avec soi», note son coéquipier John Salmons. «C'est bien d'avoir la confiance de ses partenaires et de son coach», réagit Noah.

De fait l'entraîneur Vinny Del Negro est en train de devenir un inconditionnel: «Je suis content de le voir franchir ce pallier. Il travaille vraiment dur. Il progresse de jour en jour et sa confiance aussi.»

«Je sens que j'ai de l'impact», confirme le Français, qui a également profité des heures passées cet été avec l'entraîneur des intérieurs, Sidney Green, pour améliorer sa mécanique de tir, jusqu'alors très suspecte.

Avec la blessure de Tyrus Thomas, le rôle de Noah va continuer à être déterminant dans les semaines qui viennent. «On a besoin de lui», insiste Del Negro. «Je dois devenir plus agressif. Même si je sais que je ne vais pas marquer 21 points tous les soirs, je ne demande pas encore assez la balle», répond son pivot français qui n'a visiblement pas envie de s'arrêter là.