Des chercheurs américains ont élucidé comment les virus comme celui du Zika parviennent à infecter le foetus durant la grossesse. Leurs travaux ont porté sur un virus émergent en Afrique, celui de la vallée du Rift, mais s'appliquent selon eux à d'autres infections.

«C'est une avancée importante», a déclaré par voie de communiqué Amy Hartman, de l'Université de Pittsburgh, qui est l'auteure principale de l'étude publiée dans la revue Science Advances mercredi le 5 décembre. «Maintenant nous pouvons étudier la transmission de ces virus de la mère au foetus, dans le but de la prévenir.»

Le virus de la vallée du Rift se transmet principalement chez les animaux, mais les humains peuvent être infectés par un animal ou un moustique ayant piqué un animal. Depuis 2000, quelques milliers de cas ont été rapportés chez les humains en Afrique et en Arabie saoudite. Un peu moins de 200 patients en sont morts. Les statistiques en Afrique du Sud, seul pays où les statistiques sont fiables, montrent que 1% des patients peuvent devenir aveugles ou avoir une grave méningite ou une fièvre hémorragique, et que 0,5% des patients en meurent.

Chez l'animal, la transmission du virus de la mère au foetus est bien établie, grâce à son importance pour les vétérinaires africains. Il cause une «tempête abortive» qui tue plus de 90% des foetus infectés. Les virologues américains ont donc étudié cette transmission chez la souris et dans des bouillons de culture humaine.  

Comparé au Zika, le virus de la vallée du Rift échappe plus complètement aux défenses de la barrière placentaire protégeant le foetus. Mais parmi les multiples canaux d'attaque, certains semblent similaires à ceux du Zika.