Un gène responsable du changement sexuel chez les melons apporte un éclairage sur l'évolution du sexe des végétaux et éventuellement sur le système de reproduction de l'ensemble des espèces vivantes, selon une étude de chercheurs français et américains parue jeudi aux États-Unis.

Dans la mesure où les systèmes sexuels des végétaux sont variés, les espèces peuvent être dotées de diverses combinaisons, ce qui suscite le plus grand intérêt dans la communauté de la recherche depuis longtemps, expliquent ces scientifiques.

Le melon représente à cet égard un cas particulièrement intéressant puisque son système de reproduction est andromonoïque, ce qui signifie que cette plante porte sur le même plant des fleurs mâles et des fleurs hermaphrodites, mais pas de fleurs femelles.

En outre, cette caractéristique paraît être le fruit d'une récente évolution, précisent les auteurs de ces travaux parus dans la revue américaine Science datée du 8 août.

Le groupe de chercheurs, conduit par Abdel Bendahmane de l'Institut national français de la recherche agronomique (INRA), a pu isoler le gène qui détermine le système sexuel du melon ainsi que sa fonction.

Ils se sont ainsi concentrés sur le rôle de l'hormone végétale éthylène, qui joue un rôle crucial dans la croissance des plantes et surtout la maturation des fruits.

Les chercheurs français ont déterminé qu'un enzyme qui intervient dans la production de cette hormone joue aussi un rôle dans la transformation des fleurs femelles en fleurs hermaphrodites.

Cette découverte a permis d'établir un lien entre les niveaux de cette hormone et la détermination du sexe des fleurs.

«Si nous pouvons comprendre comment les différents systèmes sexuels des plantes évoluent, nous pourrons alors commencer à comprendre l'évolution du sexe» dans toutes les espèces vivantes, espère Michael Purugganan du Centre d'études génomiques et des systèmes de biologie de l'Université de New York, un co-auteurs de ces travaux.