(Jérusalem) Une éventuelle trêve dans les combats avec le Hamas dans la bande de Gaza n’entamera pas « l’objectif » d’Israël de repousser le Hezbollah libanais de sa frontière nord, a déclaré dimanche soir le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Depuis le début de la guerre, le 7 octobre, les échanges de tirs sont aussi quasi-quotidiens à la frontière libano-israélienne entre l’armée israélienne et le Hezbollah, mouvement islamiste soutenu par l’Iran et allié du Hamas palestinien.

Or à l’heure où les pourparlers s’intensifient pour une trêve de plusieurs semaines à Gaza, incluant des libérations d’otages, Israël continue « d’accroître » ses capacités militaires à sa frontière avec le Liban, a indiqué Yoav Gallant lors d’une visite du commandement nord de l’armée à Safed, où une soldate a été tuée ce mois-ci par un tir de roquette venu du Liban.  

« Je suis venu ici pour constater comment nous augmentons notre puissance de feu et à quel point nous sommes prêts à agir contre le Hezbollah n’importe où et avec une intensité toujours croissante », a déclaré M. Gallant, selon une vidéo diffusée par ses services.

« Si des gens pensent que lorsqu’il y aura un accord pour libérer des otages dans le sud (à Gaza, NDLR), cela rendra les choses plus faciles ici (dans le nord), ils ont tort. Nous allons poursuivre les tirs, indépendamment de ce qui se passe dans le sud, et ce jusqu’à ce que nous atteignions notre objectif », a-t-il ajouté.  

« Cet objectif est simple : que le Hezbollah se retire là où il devrait être, que ce soit par un accord ou par la force », a-t-il affirmé.

Depuis le 7 octobre, 10 soldats israéliens et six civils ont été tués par les échanges de tirs dans le nord d’Israël. Côté libanais, au moins 276 personnes ont été tuées, la plupart membres du Hezbollah, ainsi que 44 civils.

La France a récemment présenté des « propositions » pour éviter un conflit ouvert entre Israël et le Hezbollah, parmi lesquelles, selon des sources diplomatiques, l’arrêt des violences des deux côtés de la frontière, et un retrait des combattants du Hezbollah de 10 à 12 km au nord de celle-ci.

Une délégation israélienne menée par le chef du Mossad, les services de renseignement extérieurs, s’est rendue ce week-end à Paris pour des discussions sur un possible accord de trêve à Gaza, incluant la libération d’otages sur les 130 toujours entre les mains du Hamas.

Les autorités israéliennes n’ont pas indiqué si la proposition française de retrait des combattants du Hezbollah y avait été évoquée.