(Jérusalem) D’anciennes otages israéliennes, retenues dans la bande de Gaza après l’attaque du Hamas, ont témoigné mardi des « abus » endurés durant leur captivité devant une commission parlementaire sur les violences sexuelles, affirmant avoir été traitées comme des « marionnettes ».

« J’étais là-bas 51 jours et il n’y a pas eu un moment où nous n’avons pas été confrontées à toutes sortes d’abus », a déclaré Aviva Siegel, capturée le 7 octobre dans sa maison de Kfar Aza, dans le sud d’Israël.

Mme Siegel s’exprimait lors d’une audition parlementaire consacrée aux violences sexuelles commises par des combattants palestiniens depuis le début de la guerre.

Leurs ravisseurs ont transformé, selon ses dires, « hommes et femmes en marionnettes […] avec lesquels ils peuvent faire ce qu’ils veulent quand ils veulent ».

« Je l’ai vu de mes propres yeux. Je n’ai pas seulement vu, j’ai ressenti ce que ces femmes ont vécu comme si elles étaient mes filles », a affirmé la sexagénaire. « Les hommes vivent la même chose que les femmes », a-t-elle ajouté.

« Le sentiment sur place est d’avoir été oublié, qu’on nous a abandonnés », a déclaré une autre ex-otage, Chen Goldstein-Almog.

Les deux femmes ont été libérées à la faveur d’une trêve entre Israël et le Hamas qui a permis le retour en Israël de 105 otages, dont 80 Israéliens en échange de la libération de centaines de femmes et enfants prisonniers palestiniens.

Le 7 octobre, lors de l’attaque sans précédent du Hamas et de ses alliés en Israël, qui a fait environ 1140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir des données officielles israéliennes, les assaillants ont enlevé quelque 250 personnes, parfois blessées, dans la bande de Gaza.

Selon le bilan des autorités israéliennes, 132 otages sont encore à Gaza. Parmi eux, 28 seraient morts sans que les corps n’aient été restitués, selon un bilan établi par l’AFP sur la base de données israéliennes.

Il reste 14 femmes otages dans la bande de Gaza, selon un décompte de l’AFP.

Des responsables israéliens ont affirmé que les commandos du Hamas avaient commis des viols, infligé des mutilations génitales et commis des actes des pédophilie et de nécrophilie. Des accusations qu’avaient rejetées le Hamas.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a rapporté début décembre que les otages israéliens libérés avaient fait état de « cas d’abus sexuels et de viols brutaux ».

Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et a lancé une vaste opération militaire qui a tué 25 490 Palestiniens, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas.