(Arsal) Une première vague de réfugiés syriens a quitté mercredi le Liban pour la Syrie, selon un photographe de l’AFP, dans le cadre d’un plan de rapatriements en coordination avec Damas, mais décrié par des ONG.

Dès six heures du matin dans la région de Ersal, bus et camionettes s’étaient rassemblés, avant de se diriger vers la Syrie voisine.

Les réfugiés ont emporté avec eux leurs effets personnels et même des animaux de compagnie, a constaté un photographe de l’AFP.

Environ 750 réfugiés syriens devraient partir de plusieurs régions, d’après la Sûreté générale libanaise, dans le cadre du plan de « retour volontaire et sécurisé des déplacés » qu’elle organise.

La reprise de ce plan, annoncée ce mois-ci, a débuté par vagues successives en 2017.

Depuis, plus de 400 000 réfugiés syriens ont été renvoyés dans leur pays, selon la Sûreté Générale, mais les organisations humanitaires estiment que le nombre est beaucoup plus bas et évoquent des cas de rapatriement « forcé ».

« Un groupe d’exilés syriens est arrivé des camps de réfugiés au Liban par le poste frontière de Daboussiyé dans la province de Homs (centre) pour retourner dans leurs régions sûres et libérées du terrorisme », a rapporté l’agence de presse officielle syrienne Sana.

Après l’éclatement du conflit en Syrie, des centaines de milliers de Syriens ont fui vers le Liban, au fur et à mesure que les combats s’intensifiaient.  

« En facilitant ces retours, les autorités libanaises exposent sciemment les réfugiés syriens au risque de subir des abus et des persécutions odieuses à leur retour en Syrie », a déclaré le 14 octobre Diana Semaan, directrice adjointe par intérim pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnistie internationale.

« Nous ne forcerons aucun déplacé à rentrer », s’est défendu mardi le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, critiquant la manière dont les ONG traitent ce dossier, sans les nommer.

Depuis que l’armée syrienne a repris le contrôle de la majeure partie de la Syrie, certains pays font pression pour renvoyer les réfugiés de leur territoire, au motif d’une baisse de l’intensité des combats.  

Mais selon les groupes de défense des droits humains, la fin relative des hostilités ne signifie pas que le retour des réfugiés est devenu sûr, compte tenu des infrastructures délabrées, des conditions économiques difficiles et parfois des poursuites à l’encontre des réfugiés.