Washington a annoncé mardi des sanctions contre neuf responsables et entités iraniens, russes et syriens pour leur participation à un réseau « complexe » ayant permis à l'Iran de vendre du pétrole au régime syrien, qui en échange a participé au financement du Hamas et du Hezbollah.

Ces deux groupes sont considérés comme « terroristes » par les États-Unis.  

« Le régime iranien, en coopération avec des sociétés russes, fournit des millions de barils de pétrole au gouvernement syrien », a indiqué dans un communiqué le Trésor américain en annonçant ces nouvelles sanctions.

« Le régime syrien, en échange, facilite le mouvement de centaines de millions de dollars vers la Force Qods des Gardiens de la Révolution pour qu'elle les transfère au Hamas et au Hezbollah », ajoute le Trésor.

Le Trésor interdit désormais toute transaction avec le ressortissant syrien Mohammed Amer Alchwiki et sa société basée en Russie, Global Vision Group, pour avoir reçu illégalement des versements de la Banque centrale d'Iran par l'intermédiaire d'une société iranienne, Tabir Kish Medical and Pharmaceutical.

Selon le Trésor américain, la société iranienne sert de couverture à la violation des sanctions contre l'Iran, qui prévoient des exceptions pour les produits médicaux.

Global Vision Group travaille avec une société publique russe Promsyrioimport, filiale du ministère de l'Énergie, pour faciliter l'expédition de pétrole iranien vers la Syrie, à bord notamment de pétroliers « dont beaucoup sont assurés par des compagnies européennes », souligne le Trésor.

Pour « aider le régime syrien à payer la Russie pour ce pétrole », la Banque centrale iranienne envoie de l'argent à la banque russe Mir Business Bank via la Tabir Kish Medical and Pharmaceutical, ajoute le Trésor, qui a inscrit deux responsables de la Banque centrale iranienne sur sa liste noire, ainsi qu'un responsable de Promsyrioimport.

Avec l'aide de la Banque centrale syrienne, Alchwiki coordonne ensuite le versement de millions de dollars au responsable du Hezbollah Muhammad Qasir.

Ces mesures « envoient un message clair : il y a des conséquences graves pour quiconque achemine du pétrole vers la Syrie ou tente de violer les sanctions américaines contre les activités terroristes de la République islamiste » d'Iran, a tweeté le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

Le guide suprême Ali Khamenei « doit décider si dépenser l'argent du peuple iranien pour le peuple iranien est plus important ou non qu'inventer des combines pour financer Assad, le Hezbollah, le Hamas et autres terroristes », a-t-il ajouté.